Ce samedi après-midi, Emmanuel Macron a donné rendez-vous aux Marseillais pour son grand meeting de second tour, qui s’est tenu dans le parc du Pharo. Dans un discours largement axé sur l'environnement, il a tenté de convaincre l'électorat de gauche et celui de la ville qui avait placé Jean-Luc Mélenchon en tête du premier tour avec 31,12 % des voix, soit 108.423 votants.
Le candidat de La République en marche a entamé son discours avec une voix énergique, en répétant à plusieurs reprises le nom de la ville qui l’a accueilli ce 16 avril. Il a ainsi rappelé ce qu’elle représente à ses yeux. C’est-à-dire «une ville de jeunesse qui s’est faite à travers le temps».
Emmanuel Macron a ensuite rappelé que tout comme Marseille, la France «est un pays d’ouverture, qui est fait de millénaires de migrations, de mouvements et d’intégration», ce qui fait «la fierté française», avant de développer le projet qu’il défend.
Si l’école, la culture, le sport, ou encore la ruralité ont été cités par le président sortant dans un espoir «de rebâtir l’égalité des chances», celui-ci a défendu son envie «de redonner sa place à chacun». Une volonté qu’il estime partager avec les habitants de nombreuses villes françaises, qui sont «contre les idées de l’extrême».
Conscient des 25% d’abstentionnistes au premier tour, Emmanuel Macron a également observé «les divisions et les fractures», se gardant ainsi de «crier victoire» trop rapidement. Toutefois, il promet «d’être là et de continuer de l’être», en rappelant que «les extrêmes se nourrissent des peurs, des doutes mais aussi des échecs».
Une raison qui justifie, selon lui, de vouloir signer pour un nouveau quinquennat. Celui-ci n’a d’ailleurs pas hésité à déclarer : «Je vais vous dire la vérité, je n’ai pas envie de faire cinq ans de plus», avant d’ajouter «vouloir cinq années de renouvellement complet».
«Ne sifflez pas l’extrême droite, battez-la»
Le candidat LREM a ensuite évoqué indirectement les propositions du programme de sa rivale Marine Le Pen (RN). «Alors ici à Marseille, j’aurais pu vous parler de ce danger et des risques que représente l’extrême droite», a-t-il fustigé. Sous les sifflements de la foule, Emmanuel Macron a alors spontanément répondu : «Ne sifflez pas l’extrême droite, battez-la le 24 avril». Une phrase qui est ensuite revenue à plusieurs reprises lors de son discours.
Emmanuel Macron : «J’aurais pu vous parler des risques que l’extrême droite fait peser sur nos libertés, sur la liberté de la presse, […]. Ne sifflez pas l’extrême droite, battez-la le 24 avril» pic.twitter.com/gjik1NDKG2
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Sans attaquer de manière agressive son adversaire du second tour, le représentant de La République en marche a cependant pris le temps d’énoncer quelques dangers que cette dernière représente à ses yeux. Il a alors veillé à pointer du doigt «les coups que l’extrême droite entend porter à l’égalité, entre les femmes et les hommes, entre les plus riches et plus les pauvres», rappelant par la même occasion, la proposition de Marine Le Pen de souhaiter que les moins de 30 ans, dont les rentiers, soient exonérés totalement d’impôt. «Ceux que j’entendais tout à l’heure me dire on est là, je suis là aussi je les rassure, devraient plutôt aller manifester contre ce projet. Choisissez vos ennemis, ne confondez pas tout», a lancé Emmanuel Macron.
Ce dernier a également invoqué la rupture que Marine Le Pen «prépare», en donnant pour exemple le droit d’asile mais aussi «l’organisation d’un référendum pour rétablir la peine de mort. Une rupture qui implique aussi la laïcité selon lui, en évoquant la stigmatisation des français et françaises, notamment avec l’interdiction du port du voile, qui s’est retrouvé au cœur du débat depuis quelques jours, mais aussi avec l’interdiction «de la nourriture casher et halal».
Cependant Emmanuel Macron n’a pas épilogué sur la candidate opposée, puisque comme il l’a expliqué : «Ici à Marseille, je suis venu pour vous parler très directement, ici je suis venu avec vous pour aller droit au but». Un slogan que les sudistes connaissent bien puisque c’est celui de leur tendre équipe de foot, l’Olympique de Marseille. Une tournure de phrase qui a également permis au candidat d’opérer sa transition, vers un projet urgent.
Un premier ministre écologique
Celui de l’environnement, qui était d’ailleurs l’objectif phare des programmes de Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot. Et il faut croire qu’Emmanuel Macron a entendu l’électorat de l’ancien candidat des Insoumis et de celui des Verts, puisque son éloquence s’est porté principalement sur cet énorme volet, qui «parait» être désormais le plus important de son programme.
En effet, il a promis que son prochain Premier ministre «sera directement chargé de la planification écologique, parce que cela concerne tous les domaines». «C’est la politique des politiques», a-t-il appuyé. Et dans une volonté de réduire rapidement les gaz à effet de serre, il a affirmé que «la politique qu’il mènera dans les cinq ans à venir sera écologique ou ne sera pas».
Emmanuel Macron sur l’écologie : «mon prochain Premier ministre sera directement chargé de la planification écologique» pic.twitter.com/qkmZhKSdxA
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«Le Premier ministre sera appuyé par deux ministres forts», dont un ministre chargé de la planification écologique territoriale et «un ministre de la planification énergétique qui aura pour mission de faire de la France, la première grande nation à sortir du pétrole, du gaz et du charbon» a avancé Emmanuel Macron, en insistant que «c’est possible et que nous le ferons».
Pour cela, le président a argumenté sur une stratégie d’énergie qui pollue le moins, ce qui implique selon lui, «l’engagement du déploiement de cinquante parcs éoliens d’ici à 2050 et la construction de nouveaux réacteurs nucléaire», argumentant que «c’est la seule énergie qui ne produit pas de gaz à effet de serre et ne dépend pas de la météo».
Au milieu de ses promesses, l’époux de Brigitte Macron a néanmoins tenu à dresser un bilan en rappelant les aspects positifs de ses cinq années passées à l'Elysée. Il a notamment rappelé, l’aide attribuée pour l’achat d’une voiture électrique ou hybride, ainsi que la rénovation des logements avec une réduction du chauffage, les constructions de nouvelles pistes cyclables, la réouverture des chemins de fer la nuit pour éviter de prendre d’avion, sans oublier la transformation de l’agriculture.
Un drame humanitaire et alimentaire
Après près de deux heures de discours, Emmanuel Macron qui a clairement centré sa prise de parole sur l’environnement et la crise climatique, en évoquant par ailleurs le rapport du Giec, a pris quelques minutes pour prononcer quelques mots sur le drame humanitaire qui se déroule en Ukraine, conduisant à une crise alimentaire qui se joue au Proche et Moyen Orient et en Afrique dont les pays sont fournis en céréales par celui-ci.
Emmanuel Macron sur le second tour de l’élection présidentielle : «le 24 avril, c’est un référendum pour ou contre l’Union européenne, l’écologie, notre jeunesse, notre République» pic.twitter.com/SqXQXEp6Yt
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«Le 24 avril c’est un référendum pour ou contre l’UE, pour ou contre l’écologie, pour ou contre notre jeunesse, pour ou contre notre république et cette nouvelle époque, oui le 24 avril peut-être le point de départ d’une nouvelle époque française et européenne», a-t-il tenté de persuader pour conclure.