Les bus ne circuleront plus la nuit dans le nord de la Seine-Saint-Denis (93). Une décision radicale prise par Transdev, à la suite de plusieurs nuits d'émeutes survenues à Aulnay-sous-Bois et Sevran, notamment dans la nuit de dimanche à lundi durant laquelle un bus du réseau a été incendié.
Au total, les 25 lignes de bus du réseau Transdev TRA – qui desservent pas moins de 24 communes de Seine-Saint-Denis dont Le Raincy, Gagny, Montfermeil, Aulnay-sous-Bois, Villepinte, Drancy, Bobigny, Bondy, La Courneuve, Sevran, Dugny, Villepinte ou encore Livry-Gargan – sont concernées. Soit près de 900 points d'arrêt desservis.
Des bus déviés et des horaires restreints
Par mesure de précaution et en attendant que la situation s'améliore, l'intégralité des bus du réseau ne circulent plus à partir de 20h tous les soirs, et les chauffeurs sont invités à déposer leur véhicule dans l'un des 3 dépôts du groupe, jusqu'à la reprise à 4h du matin. Une mesure exceptionnelle qui devrait durer au moins «jusqu'à mercredi soir inclus».
«On commence les déviations dans les quartiers sensibles à partir de 16h30 et on arrête la circulation du réseau progressivement entre 19h et 20h», explique Jérôme Garnier, directeur général de Transdev. Un choix qu'il justifie par «la gravité des faits» et parce qu'il entend pour «préserver [ses] clients et [ses] collaborateurs».
Et de saluer qu'«il n'y a pas eu de droit de retrait». «Malgré les événements graves, on a pris des mesures pour permettre la continuité du service public», ajoute le patron de Transdev qui prévoit de «refaire un point sur la situation globale jeudi matin», espérant que la situation s'améliore dans les prochains jours.
Une position qui fait suite à l'incendie d'un bus Transdev de la ligne 609 (Villepinte-La Courneuve) dans la nuit de dimanche à lundi, à Aulnay-sous-Bois, qui avait été subtilisé par des jeunes. Si le conducteur de celui-ci a eu le temps de s'échapper avant que son bus ne soit volé, il est resté profondément choqué par l'événement.
Pour rappel, ces épisodes de violences urbaines font suite à la mort samedi de Jean-Paul, dit «JP», un habitant du quartier des Beaudottes à Sevran. Visé par un tir d'un policier alors qu'il se trouvait au volant d'une fourgonnette volée, ce père de 4 enfants est décédé des suites de ses blessures.
Un meurtre selon les habitants de son quartier, qui crient à l'injustice. Depuis, chaque nuit, des incendies, des dégradations et autres violences sont commis à Sevran, Aulnay-sous-Bois et Tremblay-en-France. Dans la soirée de lundi à mardi, 13 personnes, dont 5 mineurs, ont été interpellées.