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Présidentielle 2022 : quelle différence entre l’équité et l’égalité du temps d’antenne ?

Les médias ont l'obligation dès ce lundi de respecter l'égalité du temps de parole et du temps d'antenne de chaque candidat à la présidentielle. Les médias ont l'obligation dès ce lundi de respecter l'égalité du temps de parole et du temps d'antenne de chaque candidat à la présidentielle. [© Eric FEFERBERG, Joël SAGET / AFP]

A deux semaines du premier tour de l’élection présidentielle, les règles de contrôle du temps de parole et du temps d’antenne des candidats évoluent. Le principe de l’égalité des temps se substitue à partir de ce lundi à celui de l’équité.

Depuis le 1er janvier 2022, les médias étaient soumis au principe d’équité des temps de parole et des temps d’antenne de chaque candidat. A noter que le temps de parole correspond au temps pendant lequel un candidat ou un de ses soutiens s’exprime. Le temps d’antenne lui rassemble l’ensemble des séquences qui lui sont consacrées, comme par exemple des chroniques ou éditos de journalistes, dès lors qu’elles ne lui sont pas explicitement défavorables.

Les candidats disposaient donc d’un temps de parole en fonction de certains critères établis par l’Arcom, l'autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (fusion d'Hadopi et du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel). «Cela comprend la capacité de chacun à animer la campagne, l’organisation de meeting, la présence sur les réseaux sociaux, mais aussi la représentativité. On doit donc prendre en compte le nombre d’élus, les résultats aux dernières élections ou encore les sondages», explique Sébastien Héraud, juriste. Par exemple, Emmanuel Macron possède un temps de parole plus important que Philippe Poutou sous le régime de l’équité.

Égalité des conditions de programmation

A partir de ce lundi, ce principe laisse place à celui de l’égalité des temps de parole et des temps d’antenne. Tous les candidats devront bénéficier de la même couverture médiatique au sein de chaque diffuseur. Il y a également des conditions de programmation à respecter. Les journées sont divisées en quatre créneaux horaires : le matin (6h-9h), la journée (9h-18h), le soir (18h-00h) et la nuit (00h-6h). Dans chacun de ces créneaux, le même temps de parole et d’antenne devra être respecté pour chaque candidat.

Des critères démocratiques très stricts qui garantissent le même traitement pour tous les candidats lors de cette campagne présidentielle, et qui sont également complexes à mettre en œuvre dans les médias, qui transmettent de manière hebdomadaire leurs décomptes de temps à l’Arcom jusqu’au 3 avril prochain, avant de passer à des rapports quotidiens jusqu’au jour du premier tour, le 10 avril.

«Il y a des effets pervers de ces règles. Il sera parfois difficile voire impossible d’équilibrer des temps de parole entre un candidat comme Emmanuel Macron, qui a décidé de faire son premier meeting le 2 avril, et une candidate comme Nathalie Arthaud qui a beaucoup moins de représentants. Je pense que tous les diffuseurs vont donc très fortement limiter leur temps de parole politique», analyse Sébastien Héraud, pour respecter l’égalité des temps.

Période de réserve 48H avant le scrutin

Il est donc possible que les chaînes de télévision, et notamment les chaînes d’information en continu qui fonctionnent 24h/24, évoquent de moins en moins l’élection présidentielle à l’approche du premier tour. Par ailleurs, les médias sont soumis à une «période de réserve» la veille et le jour du scrutin, pendant laquelle «il est interdit de diffuser tout message ayant le caractère de propagande électorale. Aucun sondage, résultat ou propos électoral ne peut être diffusé à l’antenne pendant cette période afin de ne pas influencer le vote des électeurs», précise l’Arcom sur son site. Entre les deux tours, la règle de l’égalité des temps d’antenne continue à s’appliquer, et la même période de réserve est obligatoire le week-end du second tour de l’élection.

En cas de non-respect de toutes ces règles, les médias s'exposent à des sanctions, allant de la mise en garde ou la mise en demeure jusqu'à des sanctions financières.

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