L’ancien rugbyman argentin Federico Martin Aramburu a été tué par balles samedi 19 mars à Paris. Une femme a été placée en détention provisoire et mise en examen ce mardi. Un deuxième homme, Romain Bouvier, recherché depuis les faits a été mis en examen ce vendredi. Enfin, le principal suspect, Loïk Le Priol, a été arrêté en Hongrie alors qu'il essayait de se rendre en Ukraine. Il sera remis aux autorités françaises d'ici à dix jours.
Que s’est-il passé ?
Martin Aramburu était sorti dans la nuit de vendredi à samedi dans un bar parisien situé dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés, en compagnie d’un ancien coéquipier de Biarritz, Shaun Hegarty. Le ton serait monté en terrasse entre deux groupes qui ne se connaissaient pas.
Les personnes impliquées ont été séparées par les employés de l’établissement et mis à la porte de celui-ci. Certains individus seraient partis avant de revenir à bord d’une Jeep, avec une arme.
Selon des témoignages recueillis par CNEWS, les premiers tirs ont été effectués depuis le véhicule, en direction de Federico Martin Aramburu, sans parvenir à le toucher. Une autre personne à pied aurait récupéré l’arme avant de toucher le quadragénaire à plusieurs reprises. L’ancien international argentin est décédé de ses blessures sur place.
Interrogé par Sud-Ouest, Christophe Cariou-Martin, l’avocat de Shaun Hegarty, a confié que son client est indemne.
Où en est l’enquête ?
Mardi, une femme âgée de 24 ans a été présentée à un juge d'instruction. Interpellée puis placée en garde à vue jusqu'au lundi soir, elle aurait été vue au volant de la Jeep. Elle a été mise en examen des chefs de «complicité d'assassinat» et «refus de remettre la convention de déchiffrement d'un moyen de cryptologie» (non-communication d'un code de déverouillage) puis placée en détention provisoire.
Le deuxième homme a été interpellé mercredi à Sablé-sur-Sarthe par la brigade de recherche et d'intervention (BRI) de Nantes, a-t-on appris auprès d'une source proche du dossier. Romain Bouvier, 31 ans, connu pour appartenir à la mouvance d'ultradroite est soupçonné lui aussi d'avoir tiré sur Federico Martin Aramburu, dans la nuit de vendredi à samedi dernier. Il appartient au groupuscule GUD et a été mis en examen ce vendredi «assassinat».
Loïk Le Priol, ancien militant du GUD également et principal suspect du meurtre de Federico Martin Aramburu, a été interpellé ce mercredi 23 mars en Hongrie, lors d'un contrôle à la frontière ukrainienne. Le militant d'extrême-droite était dans l’un des groupes de l’altercation dans le bar. Il aurait également exhibé un brassard de police.
Ce matin, le tribunal de Budapest a annoncé qu'il sera remis aux mains des autorités françaises «dans un délai de dix jours» maximum, rapporte l'AFP à laquelle Laszlo Beno, l'avocat du suspect, s'est confié. Selon lui, les choses pourraient aller encore plus vite. Les autorités françaises vont probablement «intervenir rapidement» pour une remise «dans les prochaines 24 ou 48 heures».
Une enquête pour assassinat est en cours. L’avocat de Shaun Hegarty a ajouté que son client avait porté plainte pour tentative d’homicide volontaire avec préméditation.
Loïk Le Priol est déjà mis en cause dans une autre affaire de violence en réunion. En compagnie d’autres anciens membres du syndicat d’extrême droite, il est suspecté d’avoir passé à tabac un individu.
Qui était la victime ?
Federico Martin Aramburu était âgé de 42 ans. Cet ancien rugbyman a évolué aux postes de centre ou d’ailier à Biarritz (2004-2006), Perpignan (2006-2008) ou encore Dax (2008-2010). International argentin, il compte 22 sélections avec les Pumas.
Avec la tunique argentine, il a notamment terminé à la troisième place de la Coupe du monde 2007.
Il avait aussi été président des Socios du BO (les supporters du Biarritz Olympique) entre 2015 et 2018 et avait siégé à ce titre au conseil d’administration du club basque avec qui il avait remporté deux fois le Top 14 (2005, 2006).
Depuis sa retraite sportive, il vivait toujours à Biarritz et travaillait pour une entreprise de tourisme.