Sorti de son costume intégral de président, pour enfiler occasionnellement celui de candidat à sa réélection, Emmanuel Macron présente aujourd'hui son programme. Une conférence de presse est prévue à 15h depuis les Docks de Paris, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). A quoi faut-il s’attendre ?
Le chef de l’Etat, candidat, a d’ores et déjà indiqué que quatre grands axes structureraient ses propositions. Un «pacte européen», un «pacte entre les générations», un «pacte productif pour l’emploi» et un «pacte républicain».
La défense de l’Europe
Via son «pacte européen», Emmanuel Macron a l’intention de mettre en avant la solidarité entre les Etats de l’UE, ainsi que leur sécurité. En pleine guerre en Ukraine, et après celle du Covid-19, il devrait dévoiler ses idées pour faire de l’organisation une entité plus souveraine, moins dépendante des pays extérieurs (concernant les énergies, les produits médicaux, l’alimentation…). Européen convaincu, son programme devrait faire la part belle à la coopération entre les Vingt-Sept pour relancer l’économie, lutter contre l’immigration incontrôlée, etc.
L’autonomie des plus âgés, l'éducation
Le président-candidat veut s’attaquer à la dépendance et devrait donc dévoiler son projet concernant la prise en charge du grand âge, pour favoriser l’autonomie. Le «pacte entre les générations» devraient aussi concerner l’écologie, l’égalité hommes-femmes ou l’inclusion.
A propos de l’école, des pistes comme la mise en place de 30 minutes de sport par jour, une autonomie renforcée pour les chefs d’établissements ou une place accrue aux entreprises dans les lycées professionnels (et lors des sessions sur l’orientation dans les collèges) ont déjà été avancées. Il a déjà indiqué vouloir remettre les «fondamentaux, en particulier les mathématiques», au centre des programmes.
La retraite à 65 ans ?
En présentant les détails de son «pacte productif pour l’emploi», Emmanuel Macron devrait aborder un point déjà brûlant de son programme : la retraite à 65 ans. Il devrait être accompagné d’une volonté de supprimer une partie des régimes spéciaux.
De nombreuses aides
Emmanuel Macron et ses équipes ont déjà abordé certaines mesures qui devraient être approfondies ce jeudi, avec la question de la redevance audiovisuelle, qu’il souhaite supprimer. Le candidat à sa réélection devrait également présenter son projet de «chèque alimentaire», pour aider les personnes et familles en difficulté à accéder à une alimentation de qualité.
Le candidat pourrait annoncer dans le même temps sa volonté de tripler sa «prime Macron», somme de 1.000 euros versée par les entreprises qui le souhaitent à leurs salariés gagnant moins de trois SMIC (elle est exempte de cotisations sociales ou contributions).
Il devrait aussi être question de rendre plus simple le versement des prestations sociales, qui deviendrait automatique chaque mois (sur le modèle du prélèvement à la source), avec des aides regroupées. Une aide à la garde d’enfant pour les familles monoparentales pourrait aussi être évoquée.
Le RSA réformé ?
Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a indiqué mardi qu’Emmanuel Macron pouvait profiter de sa conférence de presse pour affirmer qu’il souhaite que le RSA (niveau minimum de revenu pour un foyer) soit désormais conditionné à une activité, même infime (travailler, se former ?), sur le principe du «Des droits, des devoirs».
Le volet sécurité ne devrait pas être oublié
Emmanuel Macron n’échappera pas à la nécessité d’avancer ses idées concernant le «pacte républicain», qui aura pour objectif de traiter l’immigration, l’intégration, la sécurité et la laïcité.
Concernant la police, il devrait s’appuyer sur le projet de loi Lopmi, qui ne pourra pas être voté par le Parlement avant l’élection, et devient donc une mesure de son programme. Il y est notamment question du doublement du nombre d’agents sur le terrain, avec la création de brigades de gendarmerie en milieu rural et de forces d’action spéciales dans les quartiers.
Le président sortant ne devrait pas oublier d’insister sur la lutte contre les violences conjugales, avec l’annonce de sa volonté de créer un fichier dédié et de permettre les dépôts de plainte en ligne.