Longtemps menacé de fermeture, l'héliport de Paris-Issy-les-Moulineaux restera bien ouvert et a été renommé, ce mardi 8 mars, à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Il portera désormais le nom de Valérie André, une pilote d'hélicoptère qui s'est notamment illustrée en Indochine et en Algérie.
Alors que la municipalité parisienne souhaitait sa fermeture, notamment pour y agrandir le parc Suzanne Lenglen (15e), le destin de l'héliport a donc pris un nouveau tournant, en prenant le nom de Valérie André à l'initiative de la mairie d'Issy-les-Moulineaux (92).
Dans un discours tourné autour de la vie de cette résistante, illustre pilote d'hélicoptère, le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari a assuré que «les hommes [n’avaient] pas le monopole de l’héroïsme».
«Pas plus qu’ils n’ont le monopole de l’armée, des médailles, des postes à responsabilités. Toute votre vie, madame le Général, vous vous êtes attachée à le démontrer. Les femmes peuvent tout faire. La seule condition, c’est de le vouloir», a-t-il témoigné.
la première femme promue général honorée
«En l'honneur d'une héroïne, première femme promue général, l'héliport d'Issy-les-Moulineaux porte depuis ce 8 mars le nom du Médecin Général Valérie André. Son histoire est indissociable de cette plate-forme, indispensable aux missions sanitaires», a également communiqué dans la foulée le groupe ADP, anciennement Aéroports de Paris.
Valérie André, 100 ans dans un mois, résistante à 17 ans, médecin-capitaine en 1948 en Indochine, pilote d hélicoptère pour évacuer les blessés ( elle en évacuera 165), 350 missions en Algérie, général en 1976, on ne pouvait mieux baptiser l’héliport d’Issy les moulineaux. https://t.co/ZYci9JoNE1
— Augustin de Romanet (@Romanet) March 8, 2022
En présence de @Romanet & @maunouryc, Valérie André a dévoilé la plaque de l'héliport qui portera désormais son nom !
1ère femme promue officier général, Valérie André a effectué ses missions en tant que pilote d'hélicoptère sur des zones de combat d'Indochine et d'Algérie pic.twitter.com/hmsrX1H5eI— Préfecture de la région d’Île-de-France (@Prefet75_IDF) March 8, 2022
L'héliport est-il sauvé pour autant ? Depuis plusieurs années, il est au coeur d'un bras de fer entre la Ville de Paris et l'Etat, alors que la concession du site attribuée à Aéroports de Paris vient à son terme en 2024. Un contrat qui arrive à échéance donc, qui tombe à pic pour la maire de Paris Anne Hidalgo, qui avait pour projet de fermer partiellement l'héliport dans le cadre de son Plan anti-bruit.
Un héliport jugé «essentiel»
En face, la direction de l'aviation civile, sous tutelle du ministère de l'Ecologie, veut tout faire pour le conserver. Car la structure est jugée essentielle aux missions pratiquées par la Sécurité Civile. Elle a par exemple été très utilisée au plus fort de la pandémie, pour transporter d'urgence certaines personnes atteintes du Covid, mais bien avant lors des attentats du 13-Novembre par exemple.
Un site «indispensable à la région parisienne», selon Thierry Couderc, le délégué général de l’Union française de l’hélicoptère. Selon ses propos tenus dans Le Parisien, «beaucoup de progrès ont été faits» pour réduire le bruit des hélicoptères. «Il n’y a plus», assure-t-il, «les Alouettes 3 de la Sécurité civile qui faisaient un bruit aigu». Selon lui, la plate-forme n'accueille pas plus d'une vingtaine de mouvements par jour et ne peut dépasser les 50 mouvements quotidiens le week-end.
Si aucune information à ce sujet n'a été dévoilée à ce jour, la décision de fermer l’héliport reviendra dans tous les cas à l’État, qui l’avait déjà refusée en 2015. En effet, la concession entre la ville de Paris et ADP est prise en application d’une convention-cadre passée en 1994 entre l’État et la Ville de Paris. Et celle-ci affirme le maintien de l’héliport.