La 58ème édition du Salon International de l’Agriculture (SIA) se clôture aujourd’hui, dimanche 6 mars. Un événement important pour bon nombre de Français et d'entreprises, qui n’avait pas eu lieu depuis 2020, crise sanitaire oblige.
L’édition 2020 du Salon International de l’Agriculture (SIA) avait dû en effet s'achever brusquement avec l'arrivée du coronavirus.
Après l’annulation du SIA 2021, toujours pour cause d'épidémie de Covid-19, la tenue de l'édition 2022 restait encore incertaine.
Cette année, le Salon de l'agriculture a finalement bien eu lieu, même s'il a été relégué au second plan de l'actualité, cette fois en raison de la guerre en Ukraine. CNEWS tire un premier bilan du SIA 2022.
Une édition «des retrouvailles»
Du 26 février au 6 mars, le SIA 2022 a retrouvé la salle Paris Expo pour une édition «des retrouvailles». Un accueil qui s’est fait en respectant un protocole sanitaire précis, qui avait été défini avec le gouvernement : les visiteurs devaient être en possession d’un pass vaccinal valide et porter un masque, se désinfecter les mains aussi souvent que possible, respecter la distanciation physique et limiter les poignées de mains et les embrassades entre personnes de groupes différents.
De son côté, le salon avait prévu d’adapter la disposition du mobilier dans les espaces communs pour que la distanciation nécessaire soit respectée. Les exposants étaient nombreux à avoir réservé leur stand cette année. Au total, ils étaient plus de mille à informer le public sur leurs filières, leurs métiers, leurs animaux, leurs produits ou encore leurs cultures.
Une vitrine pour la présidentielle
Comme à chaque édition, les élus se rendent au salon pour un bain de foule. Un exercice particulièrement apprécié des candidats à l’élection présidentielle de 2022, qui aura lieu dans un mois.
Le Salon de l’agriculture de cette année était donc un rendez-vous stratégique, d’autant plus avec la présidentielle sur fond de guerre en Ukraine. Cela a permis à de nombreux candidats de s’exprimer sur ce sujet qui touche de plein fouet les agriculteurs français.
Anne Hidalgo (PS) a par exemple proposé un blocage des prix de l’énergie pour les particuliers et les agriculteurs afin d’éviter une potentielle pénurie. De son côté, Fabien Roussel (PC) veut sécuriser les prix des céréales, alors que Valérie Pécresse (LR) souhaite «protéger» les agriculteurs en mettant en place un «bouclier» dans l’Union européenne.
Marine Le Pen (RN), qui était en meeting présidentiel hier samedi à Aigues-Mortes, a annoncé défendre la souveraineté alimentaire et énergétique. Elle a ainsi réclamé des mesures d’urgence. De son côté, Emmanuel Macron, désormais officiellement candidat, n’a pas été très rassurant pour les agriculteurs. «De manière certaine, il y aura des conséquences dans nos exportations pour les grandes filières», a-t-il assuré, ajoutant qu’il faut «sécuriser nos filières» et «bâtir des boucliers en terme de coût».
Contrairement à la plupart des candidats, qui n’ont pas pu s’éterniser au SIA 2022, Éric Zemmour (Reconquête) est lui resté sept heures à arpenter les allées du Salon. Pour lui, pas question de parler de la guerre en Ukraine qui «détourne l’attention des sujets majeurs pour la France». Il a alors évoqué les circuits courts dans les cantines scolaires, ou encore la bourse de naissance de 10.000 euros par nouveau-né qu'il souhaite mettre en plance pour les zones rurales.
Un salon qui s’est voulu plus écologique
En dehors de l’actualité politique et géopolitique, le Salon de l’Agriculture a aussi été l’occasion de revenir sur un des thèmes forts du moment : l’écologie. Cette année, le climat et la biodiversité étaient à l’honneur. Régulièrement pointée du doigt et qualifiée de polluante, la filière agricole a décidé de prouver qu’elle était également source de solutions.
Une exposition montrait par exemple comment certains objets du quotidien pouvaient être produits grâce à la chimie verte, sans avoir recours aux matières fossiles. Une autre exposition montrait, elle, l’engagement des agriculteurs dans le tri de leurs déchets plastiques, et ce, depuis plus de vingt ans.
Mercredi dernier, les fabricants d’aliments de bétail ont signé un manifeste dans lequel ils s’engagent à importer la totalité du soja qu’ils utilisent de cultures qui n’ont pas participé à la déforestation.
Le circuit court peut aussi fonctionner avec le poisson. C’est en tout cas ce que veut démontrer l’entreprise Poiscaille, qui propose une «version marine des paniers de légumes». En sachant à l’avance le nombre de paniers à envoyer partout en France, les 180 pêcheurs ne vont pêcher que ce qui est nécessaire. L’avantage pour eux, c’est qu’ils sont «payés en moyenne 20% de plus que le prix du marché».