Emmanuel Macron, qui s’est enfin déclaré candidat à l’élection présidentielle, continue de grimper dans les enquêtes d’intentions de vote. Il dépasse désormais les 30% des voix au premier tour, largement devant Marine Le Pen, selon un sondage.
C’est une première depuis le début de la campagne. Le président sortant est crédité de 30,5% des intentions de vote, selon une étude Ipsos-Sopra-Steria pour le journal Le Monde, soit 4 points de plus en seulement une semaine. Il dépasse donc largement ses principaux concurrents Marine Le Pen (14,5%, -1), Eric Zemmour (13%, -2) et Valérie Pécresse, qui poursuit sa chute (11,5%, -1), et passe désormais derrière l’Insoumis Jean-Luc Mélenchon (12%, +0,5), selon cette étude*.
La pandémie de coronavirus et surtout la guerre en Ukraine, aux portes de l’Europe, qui s’est déclenchée à quelques semaines du premier tour de l’élection, renforce le président sortant, comme souvent en temps de crise. Emmanuel Macron prouve «sa stature de présidentiable» dans sa gestion diplomatique du conflit entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine.
Selon cette étude, la guerre en Ukraine est par ailleurs devenue la deuxième préoccupation majeure des Français (50%), juste derrière le pouvoir d’achat (52%), qui conserve la première place, mais devant l’environnement (25%) et l’immigration (23%). Ainsi, 90% des sondés sont «plutôt» ou «très inquiets» de l'impact de la guerre en Ukraine (+ 2 points en une semaine), et 76% le sont face à «un possible conflit nucléaire».
Désormais officiellement candidat à la présidentielle, Emmanuel Macron a reconnu dans sa «lettre aux Français» publiée jeudi soir qu’avec cette crise diplomatique, il ne pouvait pas mener sa campagne comme il l’aurait souhaité. Son tout premier meeting devait d’ailleurs avoir lieu hier, samedi 5 mars, mais a été annulé compte tenu du contexte international.
Cette distance qu’il entretient avec le scrutin, en se concentrant sur sa fonction présidentielle et ses obligations, est d’ailleurs un des points sur lequel ses adversaires politiques l’attaquent, estimant qu’il souhaite esquiver le débat démocratique.
*Sondage réalisé en ligne les 2 et 3 mars 2022, auprès de 3.599 personnes inscrites sur les listes électorales, issues d'un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.