Après l'invasion de l'Ukraine, lancée jeudi dernier par la Russie, Emmanuel Macron réunit, ce lundi 28 février, un nouveau conseil de défense. De son côté, son Premier ministre, Jean Castex prévoit, lui, une réunion avec les candidats à la présidentielle. Dans la foulée, des débats se tiendront également au Parlement.
La semaine qui s'ouvre s'annonce donc particulièrement agitée pour le gouvernement percuté de plein fouet par la crise ukrainienne. Et le coup d'envoi de cette semaine politique à haut risque a été donné dès hier soir avec l'annonce, par l'Elysée, de la tenue, aujourd'hui à 11 h, d'un nouveau conseil de défense autour du président. «Ce conseil de défense, a précisé le palais, s'inscrit en suivi du conseil du samedi 26 février au cours duquel des décisions importantes ont été prises».
A ce stade, Paris a en effet déjà acté la livraison d'équipements de défense à l'Ukraine. L'Hexagone apportera également à Kiev un soutien en carburant. «La France est prête à continuer de livrer des matériels militaires et de soutien à la population», a justifié Emmanuel Macron. En revanche, aucune troupe ne sera envoyée, pour le moment du moins, sur le terrain. «Cela a été exclu», a reconnu, dimanche à la mi-journée, Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement.
Autre rendez-vous d'importance, annoncé par Jean Castex lui-même dès le lendemain de l'offensive russe, le Premier ministre doit de son côté organiser une «réunion d'information» sur l'Ukraine à destination des candidats à la présidentielle. Cette réunion devrait ainsi avoir lieu dès ce lundi, à 15 h à Matignon, en présence notamment du ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, de la ministre des Armées Florence Parly et du Général d'armée Thierry Burkhard, a indiqué franceinfo. Il s'agirait, entre autres, de faire le point sur les sanctions infligées à Moscou et de communiquer «en toute transparence» auprès des candidats en lice sur les actions en cours, a ajouté de son côté Le Figaro.
une annonce de candidature suspendue à la crise
Demain, mardi 1er mars, le gouvernement prévoit également de faire des déclarations officielles sur l'invasion russe de l'Ukraine, suivies de débats à l'Assemblée nationale et au Sénat. Vendredi dernier, un rarissime message du président avait déjà été lu aux deux chambres du Parlement simultanément.
Via cette communication, Emmanuel Macron avait parlé de «tournant géopolitique et historique majeur», et indiqué que dans cette crise «le devoir de la France est triple». Il s'agit, avait-il précisé, de «d'abord ne rien céder sur les principes fondamentaux de la paix et de la sécurité collective en sanctionnant fermement les violations (russes) […] Ensuite il nous faut agir en solidarité et en soutien au peuple et aux autorités ukrainiens […] Nous devons enfin assurer l'unité avec nos partenaires européens et nos alliés pour protéger notre souveraineté, notre sécurité et nos démocraties.»
Alors qu'hier, le président Vladimir Poutine a suscité à nouveau une vive inquiétude, en indiquant mettre en alerte la «force de dissuasion» de l'armée russe, soit un possible recours à la force nucléaire, le gouvernement, mais aussi Emmanuel Macron, aura sans doute à coeur de rassurer une fois encore les Français et d'appeler à l'unité.
Un contexte international ultra-tendu qui ferait presque oublier que le chef de l'Etat, qui samedi a dû écourter sa visite au Salon de l'agriculture, a jusqu'à vendredi prochain, le 4 mars, pour officialiser sa candidature à sa propre réélection à la fonction suprême.