La campagne présidentielle en ligne de mire. Pour lutter contre les violences physiques et psychologiques faites aux femmes, les féministes à l’origine du mouvement #MeTooPolitique ont annoncé ce lundi 21 février le lancement d’un observatoire des violences sexistes et sexuelles.
Alors que les faits avérés ou supposés de violences sexuelles se sont multipliés ces dernières années sur la scène politique française, près de 300 femmes de ce milieu avaient publié mi-novembre une tribune dans Le Monde pour dénoncer la condition féminine dans cette sphère avec le hashtag #MeTooPolitique.
Les campagnes présidentielle et législative actuelles montrent à quel point les femmes sont empêchées dans leur parcours politique
Candidats agresseurs en lice,candidates féministes pas bienvenues,journalistes maltraitées,intimidations
➡️Conf de presse #MeTooPolitique,21/02,11h pic.twitter.com/hm8P2KEyEu— Alice Coffin (@alicecoffin) February 17, 2022
A l’occasion d’une conférence de presse donnée ce lundi dans le 6e arrondissement de Paris, cinq des initiatrices de ce texte engagé ont annoncé le lancement d’un observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique. Cette initiative a un objectif précis : imposer cette thématique dans le débat électoral pour tenter de faire évoluer la problématique.
Des mesures concrètes proposées
Afin d’inverser la tendance sexiste se développant dans le domaine politique, les femmes à l’origine de #MeToo Politique ont formulé des mesures concrètes, comme l’interdiction d’occuper des fonctions publiques importantes en cas de mise en examen pour des faits de violences sexistes ou sexuelles d’un candidat (ou d'un colistier) à une élection nationale.
Conférence de presse Observatoire #MeTooPolitique : annonce des mesures proposées par @fiona_tex
Dans l'immense majorité des cas les victimes ne portent pas plainte ou voient leurs plaintes classées. Où l'on reparle de Georges #Tron,condamné pour viol,et tjs conseiller municipal pic.twitter.com/iq1PwxOS0D— Ni Una Menos (@NiUnaMenos21) February 21, 2022
Pour étayer cette idée, elles ont pris l’exemple de l’ancien secrétaire d’Etat Georges Tron, qui a conservé certains mandats malgré une condamnation de 3 ans de prison ferme pour agression sexuelle en réunion.
Mais cette situation est également visible au plus haut. En juillet 2020, l’actuel ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait été visé par une plainte pour viol, avant que cette dernière soit orientée vers un non-lieu. En novembre 2021, l’ancien ministre de la Transition Ecologique Nicolas Hulot a été attaqué pour des faits de viols et d’agressions sexuelles reprochés par six femmes entre 1989 et 2001.
Autre piste de réflexion avancées par les cinq représentantes du mouvement présentes ce lundi, celle du renforcement du droit des lanceurs d’alerte concernant des éventuels violences sexuelles ou sexistes.
Les représentantes de #MeToo Politique ont également dénoncé le sexisme à l’encontre des femmes journalistes, faisant suite à la polémique née ces derniers jours des propos tendancieux de Gérald Darmanin à l’encontre de la journaliste Apolline de Malherbe.