«Je n'ai tué personne et je n'ai blessé personne», a affirmé mercredi Salah Abdeslam, le principal accusé du procès des attentats du 13-Novembre, au début de son premier interrogatoire sur le fond du dossier, cinq mois après l'ouverture de l'audience.
«Même une égratignure, je ne l’ai pas faite», a-t-il ajouté dans une prise de parole spontanée devant la cour, avant que son interrogatoire ne commence. Six mois après l’ouverture du procès, la cour d'assises doit le questionner pendant deux jours sur les faits survenus avant le 13 novembre 2015, qui ont mené à sa radicalisation et à l’organisation des attentats de Paris. «Depuis le début de cette affaire, on n'a cessé de me calomnier», a déploré le terroriste, qui a réaffirmé son allégeance à Daesh et son parcours de combattant ce mercredi.
Salah Abdeslam a tenu à souligner que, son gilet explosif ne s’étant pas déclenché le soir du 13 novembre, il n’avait par conséquent «tué personne». Le terroriste a constaté que les peines prononcées pour certains de ses homologues sont «extrêmement sévères», qu’importe s’ils ont tué ou non.
«A l'avenir, quand un individu montera dans un métro ou un bus avec une valise remplie de 50 kg d'explosifs et qu'au dernier moment il va se dire "je vais faire marche arrière", il saura qu'il n'a pas le droit, sinon on va l'enfermer ou le tuer», a-t-il déclaré devant la cour d’assises, regrettant ainsi le «message» envoyé par la justice.
L’enquête n’est cependant pas parvenue à déterminer si, le soir du 13 novembre 2015, Salah Abdeslam a fait le choix de ne pas actionner son gilet explosif ou si ce dernier était défaillant. L’accusé semble ainsi affirmer qu’il avait finalement décidé de ne pas se faire exploser.
Salah Abdeslam va notamment être interrogé pendant deux jours sur son basculement vers la radicalité, mais également sur les voyages en Syrie de son frère Brahim, tueur des terrasses parisiennes, et sur le parcours de son meilleur ami Abdelhamid Abaaoud, coordinateur de la série d’attaques à Paris et Saint-Denis.
Celui qui avait refusé de parler pendant toute la durée de l'enquête semble finalement répondre aux questions du président Jean-Louis Périès, mais peut toujours faire valoir son droit au silence, comme l'ont fait plusieurs de ses co-accusés.