La candidate du Parti socialiste, Anne Hidalgo, a tenu ce samedi 22 janvier son premier gros meeting de la région parisienne à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis (93). L'occasion pour elle de relancer sa campagne dans un terrain connu et acquis à la gauche, aux portes de la capitale.
Le rendez-vous était donné à 14h aux Magasins Généraux, situés juste à côté de la porte d'Aubervilliers (93), aux soutiens de la candidate Anne Hidalgo. Environ un millier de personnes étaient présentes, lors de cet événement organisé sur un département dirigé par le socialiste Stéphane Troussel, que la maire de Paris connaît bien.
Cette dernière s'est donc s'exprimée devant une assemblée acquise à sa cause, alors que sa campagne peine à décoller. «Dans vos rêves !». C'est par ces mots que la candidate socialiste a répondu aux «prophètes de malheur» qui voudraient qu'elle «se résigne devant la difficulté» de la campagne présidentielle et abandonne. A la peine dans les sondages, qui la donnent entre 2% et 4% des intentions de vote, Anne Hidalgo est passée à l'offensive, face à «une incroyable coalition (qui) s'est nouée pour déclarer cette élection jouée d'avance», a-t-elle expliqué.
Anne Hidalgo : «Une incroyable coalition s'est nouée pour déclarer cette élection jouée d'avance» pic.twitter.com/sNVhqvudFX
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«Ils s’y sont tous mis, pour nous écarter (...) et siffler la fin du match avant même le coup d’envoi», a-t-elle dénoncé, évoquant «leur rêve» d'une «élection sans les socialistes». Selon elle, «au chœur vindicatif des conservateurs, se sont jointes les voix d’une partie de la gauche, qui prétend combattre la droite mais rêve surtout de la disparition de la sociale-démocratie», une accusation déjà formulée contre la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon.
«Sans la gauche, la République perd son équilibre», affirme Anne Hidalgo durant son meeting pic.twitter.com/2TdrK6T65l
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Redorer l'image du parti
Face aux «conservateurs de tout poil» et aux «populistes de tout plumage», elle s'est attachée à redorer l'image de son parti, défendant «ces socialistes qui les ont battus si souvent, (...), osent mener les réformes qu’ils détestent, (...) osent vouloir gouverner, osent étendre les droits des exploités, (...) lutter contre les aberrations de la société de marché, contre les menaces mortelles qui pèsent sur notre planète et sa biodiversité».
Anne Hidalgo : «Nous ne reculerons pas devant les forces dangereuses du national-populisme et du racisme» pic.twitter.com/0qk2xUMA1d
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Elle a rappelé les grandes réformes menées par le PS, de l'abolition de la peine de mort aux 35 heures et à la cinquième semaine de congés, en passant par «le revenu minimum», le mariage pour tous ou encore l'accord de Paris sur le climat. «Alors allons-nous céder ? (...) Allons-nous laisser notre France sombrer dans les affres d'un libéralisme toujours plus violent avec les classes moyennes et les catégories populaires, avec la jeunesse, ou sombrer dans un national-populisme mortifère ?» «Jamais», a-t-elle crié.
«Le discours est mieux, plus construit, plus fluide, plus déterminé et moins joué», a réagi auprès de CNEWS, un élu PS présent à Aubervilliers. «Mais à 3%, elle reste inaudible, peu importe ce qu'elle propose quand l'incarnation ne prend pas», a-t-il précisé.
«un calendrier politique»
Ce vendredi 21 janvier, dans un contexte où la gauche est fragmentée de toute part, la candidate socialiste s'est d'ailleurs dite «très choquée» par une vidéo diffusée par les organisateurs de la primaire populaire.
Celle-ci explique en effet que cette primaire vise à faire barrage à sa candidature, ainsi qu'à celles de Yannick Jadot (EELV) et Jean-Luc Mélenchon (LFI). «Je ne tiendrai aucun compte [du résultat de ce vote, ndlr]», a-t-elle ajouté, alors que cette mini-élection interne doit se tenir du 27 au 30 janvier.
Anne Hidalgo a également dénoncé sur Franceinfo un «calendrier politique» du gouvernement qui «annonce des mesures d'allègement automatique» après avoir mis tout le monde «en stress» lors du vote sur le pass à l'Assemblée début janvier. Mais, «bonne nouvelle» a-t-elle assuré : «peut-être, enfin, cette élection présidentielle va pouvoir se dérouler dans un cadre où la crise sanitaire ne viendra pas entraver la rencontre avec les Français et où le pouvoir en place ne l'instrumentalisera pas pour en faire quelque chose qui mette sous l'éteignoir la vie politique».