Invité de Laurence Ferrari dans la Matinale de CNEWS, l’infectiologue Benjamin Davido a fait le point sur la situation sanitaire.
Alors que les chiffres de la contamination enregistrent toujours des records, il a indiqué que, d’après les modélisations, «d’ici à la fin du mois, le pic sera passé, et y compris celui des hospitalisations conventionnelles».
«Un des risques avec Omicron c’est une poussée vers des hospitalisations pour un besoin entre 3 et 4 litres d’oxygène (…) et la bonne nouvelle c’est qu’on a l’impression qu’il y aura moins de tension sur les services de réanimation et c’est ce qu’on observe», a-t-il poursuivi.
Concernant le variant Omicron, l’infectiologue estime que celui-ci est «extrêmement contaminant, on a l’impression que, physio-pathologiquement, il donne plus une forme de bronchite et d’infection ORL et se rapproche plus d’un coronavirus que d’une maladie respiratoire saisonnière».
«Aujourd’hui, cela reste un Oasis»
Utilisé depuis le début de la pandémie pour protéger les autres, le pass saniaitre, désormais pass vaccinal, a accompagné les Français pendant deux ans. À l’issue de cette vague, l’infectiologue Benjamin Davido pense «qu’il sera temps de vérifier la légitimité de poursuivre un pass vaccinal si on a atteint une immunité collective. Aujourd’hui, cela reste un Oasis, on en est encore loin», a-t-il lancé. «Le moyen d’atteindre une immunité collective passe par cette double immunité vaccinale, ce qui évite de faire, en grande majorité, une forme grave de la maladie», a-t-il ajouté.
Jusqu’à présent, l’avenir de cette pandémie reste incertain. «On ne sait pas s’il y aura d’autres variants. En revanche, on sait qu’il y a cette fameuse immunosenescence quand on a des comorbidités lorsque l’on est âgé, qui fait que l’on perdra cette immunité naturelle, résultat : on peut être amener à refaire la maladie», a-t-il dit.
«Le véritable enjeu, quoi qu’il se passe, y compris s’il y a cette immunité collective au courant du printemps, consiste à organiser dès septembre une vaccination pour les plus fragiles pour octobre (…) Il faut que ces personnes soient vaccinées au moins de façon annuelle», a-t-il estimé.
«Le dépistage ne sert à rien»
À propos des tests, l’infectiologue est revenu sur le taux de fiabilité des tests antigéniques. «47% de faux négatif sur Omicron. C’est une fois sur deux. C’est faire le test ou ne pas le faire, vous n’avez pas la réponse». «Dans mon entourage, y compris les soignants, il y a de plus en plus ceux qui en sont au quatrième test pour s’avérer positifs alors qu’ils ont des symptômes», martèle-t-il.
Une fiabilité faible que regrette l'infectiologue. «Le dépistage ne sert à rien. Il faut recentraliser une politique de dépistage sur les symptomatiques avec une consultation d’un médecin», a-t-il conseillé.
Selon lui, «10% de la population est cas contact. Il faut enlever les cas contacts de cette politique de test qui n’apporte rien, il faut également enlever les asymptomatiques qui sont majoritairement des cas contacts, et ensuite aller vers ce qui est nécessaire».
Quant aux tests à l’école, Benjamin Davido estime que «le diagnostic avec des tests imperformants de ces enfants qui se contaminent n’apporte pas grand-chose et désorganise tous les jours le système scolaire, à la fois pour les directeurs, les enseignants et les familles angoissées par ces situations».
«Il ne faut plus tester les enfants. Il faut aller faire une stratégie où l’on dépiste uniquement les symptomatiques. Le fait de dépister des enfants tous les 2 jours consiste une stratégie illogique», a-t-il considéré.