Anne Hidalgo, candidate du Parti socialiste (PS) à l'élection présidentielle, doit dévoiler ce 13 janvier son programme complet.
Quelque 70 propositions «autour de l'urgence sociale, climatique et démocratique» seront présentées en conférence de presse. Les enjeux de santé et d'éducation seront «très présents», a assuré sa directrice de campagne, Johanna Rolland. Anne Hidalgo accordera également «une place très importante» à l'Europe.
Pour l'instant, la maire de Paris atteint péniblement les 5% d'intentions de vote dans les sondages. Mais la candidate socialiste n'a pas dit son dernier mot : elle avait déjà évoqué les points forts de son programme, avant même la conférence de ce 13 janvier. Le doublement du traitement des enseignants est sa mesure phare. Ou «aligner a minima le salaire des nouveaux professeurs sur le salaire médian des titulaires d'un Bac+5», précise Johanna Rolland.
Anne Hidalgo dit également vouloir généraliser l'encadrement des loyers mis en place à Paris, pour que les ménages ne dépensent pas plus d'un tiers de leurs revenus dans leur logement. Elle est aussi favorable au droit de vote à partir de 16 ans et à la création d'un ISF climatique pour les ménages aisés. Sur le plan de la santé, elle s'est engagée dans les colonnes du Parisien à «arrêter de fermer» des hôpitaux et à lutter contre les déserts médicaux. Elle propose pour cela de créer un statut de «médecin assistant» afin de déployer les internes dans des «territoires en tension» avec une rémunération «équivalente au double d'aujourd'hui».
La gauche fracturée
Reste à savoir si les électeurs seront convaincus. La gauche est complètement fracturée entre Anne Hidalgo (PS), Yannick Jadot (Europe Ecologie Les Verts), Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise), Fabien Roussel (Parti communiste français), Arnaud Montebourg, et potentiellement l'ex-ministre de la Justice Christiane Taubira.
Pour rassembler les électeurs autour d'une seule candidature, Anne Hidalgo avait proposé en décembre une primaire de la gauche. Ses concurrents ont décliné, Yannick Jadot en tête. Anne Hidalgo a «pris acte» de ce refus, selon Johanna Rolland. Sauf retournement de situation, elle ne suivra d'ailleurs pas la primaire populaire à laquelle participera Christiane Taubira du 27 au 30 janvier.
Désormais, la maire de Paris «se concentre sur le projet, le programme, et fait le pari de parler du fond» face aux «Français qui nous disent à ce stade que cette élection ne les intéresse pas», indique Johanna Rolland. Anne Hidalgo donnera un meeting à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) le 22 janvier.