Alors que le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, avait annoncé en janvier avoir fait fermer une mosquée à Cannes (Alpes-Maritimes), en raison notamment de «propos antisémites», l'Etat a finalement décidé que ce ne serait pas le cas, apprend-on ce mardi 15 mars de sources concordantes.
«Nous fermons l'une des mosquées de Cannes car nous lui reprochons des propos antisémites, des soutiens au CCIF (Collectif contre l'islamophobie en France, ndlr) et BarakaCity», dissous fin 2020, avait pourtant dit le ministre le 12 janvier dernier sur CNEWS.
Cette procédure de fermeture administrative avait été officiellement ouverte en raison de «propos haineux envers la France» et de propos «incitant à la haine envers les homosexuels ou transsexuels» tenus par l'ancien recteur sur la page Facebook de la mosquée Al Madina al Mounawara, avait également détaillé à l'époque la préfecture, parlant aussi d'«une haine antisémite explicite».
Mais «la décision qui a été prise la semaine dernière par le ministère de l'Intérieur est de ne pas prendre de mesure de fermeture administrative, à la lumière des éléments fournis par les nouveaux responsables de la mosquée», a finalement souligné la préfecture des Alpes-Maritimes.
Les garanties apportées sont «suffisantes», selon la préfecture
Dans le cadre de la procédure contradictoire ouverte, le nouveau recteur de la mosquée, Ahmed Guessoum, qui a remplacé le précédent imam, Mustapha Dali, parti à la retraite, avait transmis des informations à la préfecture.
L'association gestionnaire de le mosquée «a montré qu'elle avait totalement coupé les ponts avec le précédent recteur et repris la gestion de la page Facebook de la mosquée. Les garanties apportées ont été jugées suffisantes», a détaillé la préfecture.
Dans le même temps, lundi, la préfecture de Gironde a annoncé la fermeture pour six mois de la mosquée Al Farouk de Pessac, en banlieue de Bordeaux, accusée de promouvoir «un islam radical» et de véhiculer «une idéologie salafiste».