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L'édito de Loïc Signor : «Parrainages, Eric Zemmour en appelle à David Lisnard»

Dans son édito de ce vendredi 7 janvier, Loïc Signor, journaliste de CNEWS, revient sur les difficultés rencontrées par Eric Zemmour pour réunir les 500 parrainages d'élus requis pour se présenter à l'élection présidentielle.

Officiellement c’est un camouflet pour Eric Zemmour ; officieusement, si David Lisnard, via l’AMF, ne veut pas entrer dans la bataille des parrainages, il pourrait le faire à bas bruit comme de nombreux élus LR. Une élue de premier plan, ralliée à Valérie Pécresse à la faveur du résultat du congrès, me disait hier qu’elle allait peser de tout son poids et de tout son réseau pour que Zemmour obtienne le précieux sésame. LR qui fait la courte échelle à Zemmour, «c’est bien : les masques tombent» me confiait un ministre influent, ancien membre des LR.

Il faut dire qu’il n’y a pas besoin d’être un grand clerc ou un très bon mathématicien pour comprendre la manœuvre : Zemmour est à ce stade, l’assurance vie de Valérie Pécresse. Il affaiblit Le Pen et abaisse le seuil d’entrée au second tour. Dans cette bataille à trois, Pécresse peut profiter de la cannibalisation des extrêmes pour espérer affronter Emmanuel Macron. Mais c’est aussi un jeu dangereux. Pécresse devance Zemmour, aujourd’hui, de seulement quelques points dans les sondages. Rien ne dit qu’en l’aidant à concourir, ce dernier ne la dépasse pas dans la dernière ligne droite, sur sa droite.

Encore une fois, c’est le ministre d’Emmanuel Macron, transfuge des Républicains qui le décrit à sa façon, la dent dure contre son ancienne famille politique et sa candidate à la présidentielle, écoutez : « Valérie n’est pas une cheffe. Même pas capable de tenir son groupe à l’Assemblée nationale. Elle est tenue ! Tenue par des gens qui ne souhaitent pas sa victoire. Ils veulent simplement prendre leur revanche sur Macron mais ils ne la soutiennent pas. Quand on veut être chef de l’État, il faut d’abord être un chef. Pécresse ce n’est pas Chirac ou Sarkozy, avec ou sans la Corrèze, avec ou sans le Karcher ».

Il est vrai que le congrès des Républicains, s’il a permis l’unité de façade, ne semble pas avoir soldé le problème de ligne. Chez LR, on reste tiraillé entre Éric Zemmour et Emmanuel Macron. D’ailleurs, certains membres de l’équipe de Pécresse n’hésitent pas à remettre en cause la victoire de celle-ci « elle a fait de la carte dans sa région » persifle un ténor du parti.

Notre ministre, visiblement quand même un peu inquiet par l’hypothèse Pécresse, véritable obsession chez lui, prédit une fin funeste pour ses anciens amis : " si les Républicains offrent des parrainages à Zemmour, il terminera devant elle. Ils sont tous dans le corridor : à la fin, la moitié ira chez lui, l’autre nous rejoindra."

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