Dans son édito de ce jeudi 6 janvier, Paul Sugy, journaliste au Figaro, revient sur sur les propos polémiques tenus par Emmanuel Macron sur les non-vaccinés et soutenus par 47% des Français, selon un sondage exclusif CSA pour CNEWS paru ce mercredi.
Le chef de l’État a creusé un peu plus encore ce qu’on pourrait appeler la « fracture sanitaire », l’opposition entre les Français qui soutiennent sans mot dire les restrictions ou les obligations gouvernementales, et ceux qui y voient une privation de liberté scandaleuse.
Le jeu n’est pas sans risque : Emmanuel Macron renforce le soutien de sa base mais devient de nouveau le chef d’une faction, il rétablit une logique de camp : cela complique sa stratégie d’élargissement à destination de potentiels futurs électeurs de second tour.
En montrant qu’il est prêt à tout pour vacciner les récalcitrants, Emmanuel Macron prend de vitesse la droite qui est accusée de tergiverser sur le passe vaccinal. Et si elle n’avait jusque-là pas de ligne claire à défendre, elle peut ici faire valoir une différence, si ce n’est de méthode, au moins de style !
Concernant les antivax, ils sont plusieurs millions mais n’ont pas de parti. Certes le Rassemblement national, la France insoumise ou Éric Zemmour sont contre le passe vaccinal, mais au fond en creusant le fossé entre lui et les plus récalcitrants au vaccin, Emmanuel Macron sait aussi qu’il fâche une partie de l’opinion qui est en partie déjà convaincue que même les candidatures les plus éloignées du centre de la vie politique sont encore trop timorées.
Il installe, plus confortablement que jamais, son face-à-face avec l’extrême droite – mais prend le risque de nouveau de paraître abimer la fonction qu’il va probablement briguer de nouveau.