Les jeunes ayant précocement consommé du cannabis seraient plus susceptibles de connaître une période de chômage une fois adultes, selon une nouvelle étude comparative.
Ce résultat a été avancé par l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) en collaboration avec l'Institut Pierre-Louis d'épidémiologie et de santé publique.
Les scientifiques et médecins engagés dans cette étude ont, pour arriver à cette affirmation, passé neuf ans à suivre le parcours de 1.500 personnes, ayant très vite consommé du cannabis.
Selon les résultats d'une nouvelle étude, qui portent sur le suivi de 1 500 personnes sur 9 ans, la #consommation de #cannabis dès l’#adolescence et plus particulièrement avant l'âge de 16 ans serait associée à un risque élevé de #chômage à l’âge adultehttps://t.co/p5R66eoc5S pic.twitter.com/pP83ztVpRV
— Inserm (@Inserm) January 5, 2022
Ils ont ainsi cherché à vérifier s'il existait «un effet négatif direct de la consommation de cannabis sur la concentration, la motivation, et à terme la réussite scolaire des jeunes», écrit l'Inserm.
Dans le détail : les personnes ayant commencé à fumer du cannabis à 16 ans ou après ont 39% plus de risques de plus de connaître le chômage que les non-consommateurs de cannabis. Quant à ceux ayant commencé à fumer avant 16 ans, ils ont deux fois plus de chances de connaître le chômage que les personnes n'en ayant jamais fumé.
Trois fois plus de risques de subir du chômage à répétition
Les consommateurs de cannabis peuvent également connaître plusieurs périodes de chômage. Les personnes ayant commencé à fumer avant 16 ans ont ainsi trois fois plus de risques d'être au chômage plusieurs fois dans leur vie que celles n'ayant jamais expérimenté cette drogue.
Les résultats complets de l'étude ont été publiés dans la revue Drug and Alcohol Dependance. Le niveau socio-économique, la situation familiale, les difficultés scolaires rencontrées au cours de l'enfance et l'évaluation psychologique des participants ont été pris en compte pour «éviter de biaiser l'analyse», précise l'Inserm.
«L'âge de la première expérience du cannabis est associé à des conséquences néfastes non seulement sur la santé, mais aussi sur la vie sociale et économique des individus», a expliqué la directrice de recherche Maria Melchior. «Reporter le plus tard possible les expérimentations du cannabis devrait être un objectif des politiques publiques», a-t-elle estimé.
En France, l'âge moyen d'expérimentation du cannabis est de 15,3 ans, selon le baromètre 2017 de Santé publique France. Plus de 25% des 18-25 ans ont déclaré un usage du cannabis au cours de l'année. Les Français sont également les plus gros consommateurs de cannabis parmi les jeunes Européens de 16 ans.