En pleine cinquième vague de Covid-19, et alors que le taux de positivité frôle les 10% à Paris, le nombre de barnums illégaux – dans lesquels il est tout de même possible de se faire tester – a explosé dans les rues de la capitale. La police municipale tente pourtant de faire respecter les consignes.
Impossible de passer à côté tant ils sont nombreux, installés partout dans l'espace public parisien, offrant à la population un endroit où réaliser facilement et rapidement des tests antigéniques ou PCR. Et si la plupart de ces barnums sont adossés à une pharmacie, certains ont été installés au milieu d'une place, à l'entrée d'un centre commercial ou dans d'autres sites très fréquentés.
Depuis des mois, l'Agence régionale de santé (ARS) réalisait des contrôles inopinés pour vérifier la légalité de ces installations, mais face à l'augmentation du nombre d'entre elles, et face à l'ampleur de la situation sanitaire, l'institution a dû demander l'appui de la municipalité parisienne, qui a notamment mis sur le coup sa toute nouvelle police municipale.
Des centaines de barnums illégaux dans Paris
A sa tête, son directeur Michel Felkay déplore que de nombreuses pharmacies, qui ont pourtant obtenu une autorisation officielle, profitent du système pour organiser un business plus lucratif. Ainsi, certains pharmaciens n'hésitent pas à installer leur(s) barnum(s) dans un quartier plus fréquenté, même si celui-ci se trouve loin de leur pharmacie, ou encore à installer plusieurs postes de tests, alors que l'autorisation n'en mentionne qu'un seul.
Autre cas selon lui, des spécialistes de médecine, à l'instar de dentistes ou encore d'ophtalmologues, profiteraient de l'autorisation de réaliser des tests qui leur est donnée pour multiplier les barnums sur l'espace public, déléguant l'installation de ces tentes et la réalisation des tests à des étudiants qui ne savent rien du trafic de leur employeur.
Et les chiffres sont impressionnants : la semaine dernière, les équipes de police sur le terrain avaient comptabilisé jusqu'à 30 barnums illégaux par arrondissement. Soit pas moins de 562 barnums en situation irrégulière dans tout Paris. Les propriétaires verbalisés écopent d'une amende de 135 euros pour une «occupation indue du domaine public» et ont l'obligation de démonter leur barnum.
Et s'ils ne le font pas, ils pourront à nouveau être verbalisés. Pas question de laisser faire ceux que le directeur de la police municipale Michel Felkay nomme des «escrocs», et qui ne sont, selon lui, pas capables de réaliser des tests fiables et dont le résultat est certifié.