Offrir un animal a toujours été un cadeau très prisé des Français, encore plus lors des fêtes de fin d’année. Néanmoins, ce phénomène peut amener à des abandons, une fois l’effet de mode passé. C’est ce que redoute la SPA.
La Société Protectrice des Animaux (SPA) est en première ligne face aux abandons. Depuis de nombreuses années, le phénomène «d’animal cadeau», consistant à offrir un animal à un proche pour de multiples occasions, s’est répandu.
«C’est une mauvaise idée, qui participe à de l’achat compulsif», a confié à CNEWS Jacques-Charles Fombonne, président de la SPA. Selon lui, «tout peut bien se dérouler pour l'acquéreur, jusqu’à ce qu’il s’aperçoive par exemple qu’il n’a pas assez d’argent pour l’entretenir».
Cette considération pour l’animal est aussi liée à leur accès facile dans les animaleries. La SPA déplore une «marchandisation» de l’animal «considéré comme un objet, alors que le Code civil stipule qu’il est un être doué de sensibilité».
Une victoire a d’ailleurs été remportée par la SPA lors de l’adoption de la loi contre la maltraitance animale. Elle interdira, à partir de 2024, la vente des chiens et des chats dans les animaleries.
La SPA développe «l’adoption responsable»
Pour lutter contre les abandons, l’association, qui a recueilli 46.000 animaux entre 2019 et 2021, deux tiers de chats et un tiers de chiens, a développé sa propre méthode : l’adoption responsable.
Elle consiste à faire venir toute la famille qui désire adopter un animal. Ainsi, la SPA leur pose une série de questions, notamment sur leurs revenus, «histoire d’avoir une idée» budgétaire. En effet, «un chien coûte environ 1.000 euros par an, 700 pour un chat».
Les acquéreurs doivent également dévoiler leurs conditions de vie, telles que la surface de leur habitation, leurs horaires de travail, ou encore s’ils ont déjà eu des animaux auparavant. «Cela permet de faire en sorte que la vie que va donner le maître à son animal soit compatible avec ses besoins physiologiques».
C’est seulement après ces «épreuves», que l’animal apparaît. Tout n’est pas si simple pour autant. En effet, il doit désormais s’installer une vraie alchimie entre l’humain et l’animal. Si la SPA estime que le moment n’est pas opportun, ou que la bête ne se sent pas à son aise, l’association se donne le droit de donner un autre rendez-vous, histoire de ne pas se précipiter.
Cette méthode a porté ses fruits puisque la SPA n’a déploré que «4% de retours» après une adoption.
Sur les trois dernières années, l’association est parvenue à faire adopter 42.000 animaux, tout en dénonçant les abandons, toujours plus nombreux.