Une organisation à revoir. L’association «Préau», sorte de «comité d’entreprise» de l’Éducation nationale lancée au mois de décembre, est déjà vivement critiquée par les professeurs.
C’était l’un des engagements du gouvernement à l’issue du Grenelle de l’éducation au printemps dernier : que tous les actifs et retraités de l’Éducation nationale puissent «bénéficier de nouveaux avantages sociaux». Pour se faire, Préau a été lancée il y a quelques semaines.
Cette association loi de 1901 propose, à l’image d’un CE pour les entreprises privées, des «offres exclusives et des tarifs avantageux pour, des plateformes de musique en ligne, de livres numériques, de vidéos à la demande ; l’équipement sportif, l'accès aux remontées mécaniques, des salles de sport ; des coffrets loisirs ; des offres partenaires auprès de résidences de vacances, et un accès facilité pour le cinéma et les spectacles», indique le Ministère.
Payer pour bénéficier des offres
Préau n’a cependant «les modalités de fonctionnement ni les modes de financement ni les compétences d'un CE», rappelle le ministère, puisqu’il s’agit d’une association. C’est cette structuration qui a justement fait grincer des dents les professeurs : pour pouvoir accéder aux offres promotionnelles, les fonctionnaires doivent payer une adhésion de 10 euros.
«Un comité d'entreprise payant et aux prestations inconnues avant de payer, c'est inadmissible», a fustigé Jean-Rémi Girard, président du Syndicat national des lycées, collèges, écoles et du supérieur auprès de l’AFP. «On fait croire à un CE alors qu'en fait on demande aux personnels de payer», là où «un CE est financé par l'employeur» a-t-il ajouté.
Il estime l’investissement demandé pour l’adhésion peu rentable au vu des offres proposées par l’association. L’obtention de nouveaux avantages sociaux est le 5ème engagement du gouvernement dans le cadre du Grenelle de l’éducation, parmi lesquels figure également la revalorisation des salaires de certains fonctionnaires ou bien la création de postes. «Je ne crois pas que l'amélioration du bien-être des enseignants passe par 40 centimes de réduction sur une carte Carrefour», a déploré Jean-Rémi Girard.