Plus que quelques heures encore et les soldats français auront définitivement quitté, ce mardi 14 décembre, la base militaire de Tombouctou (Mali), où ils s’étaient installés il y a huit ans, dans le cadre de l’opération Barkhane.
Ce départ est un symbole fort. Pour rappel, c’est à Tombouctou que le président François Hollande, avait officialisé le début de l’intervention française au Mali en 2013.
L’ancien chef de l'État avait pris la parole, quelques jours après le parachutage de légionnaires, pour annoncer que les armées maliennes et françaises avaient libéré la ville, sous le joug des jihadistes depuis huit mois.
A la suite de cette libération triomphale de la ville, les militaires français s'étaient efforcés de traquer les islamistes dans les montagnes.
La vie suit son cours
Les soldats français laisseront derrière eux quelques tentes et petits équipements pour les aviateurs maliens qui les remplaceront. Les antennes satellites, panneaux de basket, caisses de médicaments, tout le reste doit néanmoins être expédié vers Gao, principale base française au Sahel.
Le wifi a été débranché, livrant les derniers soldats français au même sort que les Tombouctiens, sans réseau ou presque, depuis que les antennes des opérateurs aient été attaquées par les jihadistes.
Une hostilité grandissante dans la région
Près de neuf ans plus tard, les groupes jihadistes ont étendu leur influence dans les brousses sahéliennes. De son côté, Paris, qui fait face à une hostilité grandissante dans la région, a annoncé la réduction de son engagement au Sahel, passant de 5.100 hommes à 3.000, à l’horizon 2022.
Alors que la France assurait en 2013 qu’il n’y avait «pas de risque d’enlisement», l’objectif de débusquer tous les jihadistes semble encore loin d’être accompli.
Pour de nombreux Tombouctiens, la présence dans la région de groupes jihadistes liés à al-Qaïda fait partie du décor.
En parallèle, certains responsables sécuritaires et diplomates occidentaux ont assuré qu’une «certaine stabilité» était revenue dans les brousses.