L’ancien ministre de l’Intérieur Claude Guéant a été incarcéré ce lundi 13 décembre à Paris, en application d’une condamnation de 2017 dont la justice a estimé qu’il ne respectait pas les obligations.
«L’intéressé s’est présenté ce jour au service de l’exécution des peines du parquet de Paris et a été incarcéré au centre pénitentiaire de Paris-La-Santé», a indiqué le parquet général de Paris dans un communiqué.
L’ancien bras droit de Nicolas Sarkozy avait été condamné le 23 janvier 2017 en appel à deux ans de prison, dont un avec sursis probatoire, ainsi que de 75.000 euros d’amende, dans l’affaire des primes en liquide du ministère de l’Intérieur.
Sa peine était devenue définitive deux ans plus tard, après le rejet de son pourvoi en cassation, sous le régime de la liberté conditionnelle. Cependant, en novembre dernier, la cour d’appel de Paris avait révoqué une partie de son sursis (3 mois) et de sa liberté conditionnelle (6 mois), estimant que Claude Guéant ne réalisait pas les versements nécessaires pour payer son amende et ses dommages et intérêts.
C’est en exécution de ces décisions que Claude Guéant a été placé sous écrou pour neuf mois, a précisé son avocat Philippe Bouchez El-Ghozi. Ce dernier a d’ailleurs annoncé son intention de saisir le juge d’application des peines afin d’obtenir un aménagement, soulignant l’état de santé «préoccupant» de son client.
Claude Guéant «ne peut payer plus»
Lors d’une audience le 3 décembre, Claude Guéant avait assuré faire tout ce qu’il «pouvait» pour «s’acquitter de cette dette».
«Il paye ce qu’il peut payer, c’est-à-dire 3.000 euros par mois, il n’a pas d’argent caché donc il ne peut pas payer plus, et malgré ça, on a décidé qu’on l’enverrait en prison», a déploré son avocat.
Néanmoins, le représentant du parquet national financier (PNF) avait dénoncé «le discours de victimisation» de Claude Guéant. Ce dernier avait estimé que l’ancien ministre ne «respectait pas les décisions de justice».
«Ce type de comportement» est «indigne d’un ancien directeur général de la police nationale, d’un ancien ministre de l’Intérieur, d’un ancien secrétaire général de l’Elysée», avait-il ajouté, alourdissant ses réquisitions contre Claude Guéant de un an d’emprisonnement, dont six mois ferme, à un de prison ferme.