Le candidat écologiste à la présidentielle, Yannick Jadot, a décliné la proposition d’Anne Hidalgo d’organiser un scrutin pour une candidature unique à gauche. Une réaction jugée «irresponsable» par le porte-parole de la candidate du PS.
«Non, je ne participerai pas à une primaire de la gauche», a répondu jeudi le candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot à sa concurrente socialiste Anne Hidalgo qui l'a proposée la veille, «un tour de passe passe», selon lui.
Chez la maire de Paris, créditée d'entre 3 et 7% des intentions de vote dans les sondages, «il y a la volonté de sortir de l'impasse par une idée surprise», a raillé Yannick Jadot sur Europe 1.
Donné lui-même dans une fourchette de 6 à 9% des intentions de vote, il a souligné avoir «déjà fait une primaire» en septembre.
«Quand les écologistes ont retiré leur candidature en 2017 (lui-même au profit de Benoît Hamon, NDLR), ils n'ont pas essayé de trouver un tour de passe passe», a-t-il dénoncé.
Une nouvelle primaire, portée notamment par le mouvement citoyen «Primaire populaire», «ce n'est pas le choix des écologistes, qui est de rassembler très largement autour d'idées fortes» résumées dans «l'écologie», a déclaré l'eurodéputé.
Déclaration de @yjadot face à @SoMabrouk sur #Europe1 : En parlant d'Anne Hidalgo "Je pense qu'elle a pris acte que sa candidature ne portait pas l'espoir, qu'elle ne pouvait pas rassembler."#Europe1 pic.twitter.com/yvpsWgsYsD
— Europe 1 (@Europe1) December 9, 2021
Renonce-t-il donc à l'idée de rassemblement ? «Pas du tout», a rétorqué Yannick Jadot. «Je m'adresse aux électeurs socialistes, aux progressistes et aux humanistes : la dynamique qui peut gagner cette élection présidentielle, qui reprend les idées progressistes en ajoutant les enjeux essentiels de l'écologie, c'est le programme que nous portons».
Anne Hidalgo a proposé mercredi l'organisation d'une primaire à gauche pour désigner un candidat unique pour la présidentielle, invitation aussitôt déclinée par les communistes et les Insoumis qui moquent une «proposition de la dernière chance».
Le refus de Yannick Jadot, «ce n'est pas responsable», «il veut continuer à désespérer un peu plus les électeurs de gauche et écologistes ?», a dénoncé sur Public Sénat le porte-parole d'Anne Hidalgo Stéphane Troussel.
Une initiative qui reste lettre morte
Yannick Jadot n’est pas le seul à avoir refusé la proposition d’Anne Hidalgo. Cette initiative n’a pas eu l’écho escompté chez les candidats concurrents.
Pour François Hollande, cette candidature «n'a de sens que s'il y a un projet commun et que si tous les candidats qui se désistent pour la personnalité qui pourrait les réunir partagent les mêmes propositions».
Du côté des Insoumis, cette proposition n’a strictement aucun sens. C’est la «proposition de la dernière chance pour elle», a notamment raillé la députée Insoumise Danièle Obono.
Enfin, dans une déclaration à l’AFP, l’entourage du communiste Fabien Roussel estime que «la primaire permet seulement de régler un problème de casting. Or, le problème de la gauche aujourd’hui c’est qu’elle ne parle plus aux classes populaires.»
La gauche est actuellement donnée à un étiage historiquement bas par plusieurs sondages, et est fragmentée en sept candidatures dont deux à l'extrême gauche.