En direct
A suivre

Accusé de viol, le cinéaste Luc Besson obtient un non-lieu

[Stefanie LOOS / AFP]

Une juge d'instruction parisienne a prononcé jeudi un non-lieu en faveur du cinéaste Luc Besson, accusé depuis trois ans de «viol» par l'actrice Sand Van Roy dans un dossier emblématique de l'ère #MeToo.

La magistrate a suivi les réquisitions du parquet de Paris, qui avait réclamé le 8 octobre dernier l'abandon des poursuites dans cette affaire très médiatisée.

Luc Besson, âgé de 62 ans, conteste les accusations qui le visent. Il n'a pas été mis en examen mais seulement placé sous le statut moins incriminant de témoin assisté le 25 janvier dernier, à l'issue d'une longue audition.

La plaignante conteste elle de longue date et point par point la procédure menée par la justice française, qu'elle estime biaisée et incomplète et qui a «détruit» sa vie. «Je regrette d'avoir porté plainte, ce pays ne protège pas les victimes des gens connus», affirmait l'actrice belgo-néerlandaise dans un entretien diffusé mi-novembre sur France 2.

Jeudi, elle a annoncé sur Twitter une «plainte pour faux» visant la magistrate.

L'avocat de l'actrice, Francis Szpiner, a indiqué qu'il ferait appel et que «l'affaire Besson n'est pas terminée».

L'affaire avait démarré avec la plainte pour viol déposée le 18 mai 2018 par Sand Van Roy contre l'influent producteur et réalisateur français après un rendez-vous avec lui dans un palace parisien.

Des plaintes déjà classées sans suite en 2019

Deux mois plus tard, elle avait dénoncé d'autres viols et agressions sexuelles, commis selon elle au cours de deux années d'une «relation d'emprise professionnelle».

Ses plaintes avaient été classées sans suite en février 2019 par le parquet de Paris, qui estimait n'avoir pu «caractériser l'infraction dénoncée».

Le cinéaste et la comédienne avaient été confrontés une fois, en décembre 2018, dans les locaux de la police judiciaire, lors de l'enquête préliminaire. Contrairement à ce que souhaitait Sand Van Roy, ils ne l'ont pas été depuis que l'enquête a été confiée à des juges d'instruction.

L'actrice, qui apparaît dans «Valérian et la Cité des mille planètes» réalisé par Luc Besson, avait alors déposé une plainte avec constitution de partie civile et obtenu l'ouverture d'une information judiciaire en octobre 2019 pour «viols».

LES REGRETS DE LUC BESSON

«Je n'ai jamais violé une femme de ma vie. Je n'ai jamais levé la main sur une femme. Je n'ai jamais menacé une femme. Je n'ai jamais contraint physiquement ou moralement une femme à quoi que ce soit», avait balayé Luc Besson en octobre 2019.

«Je regrette d'avoir eu une relation avec cette jeune fille alors qu'effectivement il y a un rapport de subordination, même si je ne l’ai pas vécu comme ça, mais c'est une évidence», avait-il ajouté.

Père de cinq enfants, Luc Besson est aussi un homme d'affaires influent, à l'origine de la création de la Cité du cinéma au nord de Paris.

«Après une procédure qui a duré trois ans et demi, au cours de laquelle de nombreux témoins ont été interrogés, qui a donné lieu à une confrontation, la juge d’instruction vient de rendre son non-lieu qui innocente enfin Luc Besson des accusations dont il se défend depuis le début», s'est félicité son avocat, Thierry Marembert.

Luc Besson a été l’une des figures françaises prises dans la vague d'accusations de femmes affirmant avoir été victimes de viols ou d'agressions sexuelles après la chute du producteur américain Harvey Weinstein en octobre 2017.

Après les dénonciations de l'actrice, huit autres femmes avaient témoigné auprès de Mediapart de gestes déplacés, voire d'agressions sexuelles de la part du réalisateur. Les faits étaient en grande partie prescrits.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités