Qui représentera la gauche en mai prochain ? L’actuelle maire de Paris, Anne Hidalgo, investie par le Parti socialiste en octobre dernier, a proposé ce mercredi soir d’organiser une primaire de la gauche pour désigner un candidat unique.
«Cette gauche fracturée, qui désespère beaucoup de nos concitoyens, doit se retrouver, se rassembler. La conséquence que j’en tire, c’est qu’il faut organiser une primaire de cette gauche, arbitrée par nos concitoyens», a-t-elle déclaré sur le plateau du 20H de TF1. «Si nous ne faisons pas ce rassemblement, il n’y aura pas de possibilité pour cette gauche de continuer à exister dans notre pays», a-t-elle ajouté.
Si la candidate socialiste appelait depuis plusieurs semaines à un rassemblement derrière elle, elle a aujourd'hui proposer d'organiser une véritable primaire ouverte avec tous les candidats qui le souhaitent.
«Que viennent participer à cette primaire les candidates et candidats qui veulent gouverner ensemble ! Moi, je porterai une parole, une vision, celle d’une femme de gauche, d’une femme sociale-démocrate, écologiste, qui a une expérience de la gestion et du rassemblement». Anne Hidalgo a bien affirmé que, si elle venait à perdre cette primaire, elle se rangerait derrière la candidature du vainqueur. Cependant, en cas d’échec de la primaire, si ses homologues refusent son appel, la maire de Paris affirme maintenir sa candidature.
Tous les partis de gauche à la traîne dans les sondages
Quelques heures plus tôt, Arnaud Montebourg, ancien ministre de François Hollande et candidat à l’élection présidentielle, a déclaré qu’il était prêt à «offrir» sa candidature au profit d’un rassemblement de la gauche, pour faire face aux autres familles politiques, pour donner une chance à la gauche de passer au second tour.
Je veux vous parler de la France. A vous, force de progrès, du travail, et de la jeunesse, qui vous reconnaissez dans le projet de la République sociale, je souhaite vous alerter. Un péril menace notre pays.
Nous pouvons trouver ensemble le chemin du rassemblement. pic.twitter.com/Y7YKmy8HrC— ☰ Arnaud Montebourg (@montebourg) December 8, 2021
En novembre dernier, Yannick Jadot, candidat Europe Écologie – Les Verts avait lui aussi appeler à un rassemblement de la gauche… mais derrière sa propre candidature. «Je dis aux socialistes comme à tous les progressistes : rejoignez-nous ! Construisons ensemble l’alternance à un quinquennat de renoncement écologique, de régression sociale et d’affaissement démocratique», avait-il lancé, refusant à de maintes de se ranger derrière la candidate socialiste.
Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et Anne Hidalgo avait par ailleurs tous refusé, il y a seulement quelques semaines, de participer à la «primaire populaire», initiative citoyenne qui visait à faire émerger une candidature unique à gauche. Reste donc à voir si, cette fois-ci, les candidats montreront plus d'intérêt à l'idée d'un front commun, les sondages leur étant pour l'instant tous défavorables.
Les intentions de votes au premier tour peinent à décoller pour tous les candidats de gauche, avec seulement 5% pour Anne Hidalgo, 7% pourn Yannick Jadot (EELV) et 8% pour Jean-Luc Mélenchon (LFI), qui restent tous loin derrière Éric Zemmour (14%), Marine Le Pen (16%), Valérie Pécresse (16%) et Emmanuel Macron (25%), selon le sondage Ipsos-Sopra Steria pour France Info et Le Parisien dévoilé ce mercredi.