Dans son édito de ce vendredi 3 décembre, Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation IFRAP, se penche sur les propositions des candidats à l'élection présidentielle en matière de nucléaire et leur coût pour le pays.
Valérie Pécresse comme Éric Ciotti proposent de construire 6 EPR. Le président de la République vise aussi la construction de 6 EPR, Arnaud Montebourg et Éric Zemmour veulent aussi la relance du nucléaire, sans donner de précision. Quant à Marine Le Pen, elle souhaite aussi construire 6 EPR, stopper les fermetures de centrales, relancer le programme Astrid et arrêter les subventions aux énergies renouvelables.
Les candidats avancent des propositions mais n’affichent pas l’addition qu’il faudra payer ensuite ni qui devra payer. Prolonger et remplacer les centrales existantes sur des sites existants n’est pas du tout la même chose en termes de coût que de fermer toutes les centrales et installer des milliers de panneaux photovoltaïques et d’éoliennes dans toute la France.
En face du coût, il peut y avoir des investissements privés mais il y en aura beaucoup de publics et cela aura un impact sur nos impôts, la fameuse fiscalité verte qui est déjà à plus de 60 milliards d’euros par an mais aussi sur le coût de l’électricité !
Une grosse partie de la hausse du prix de l’électricité ces dernières années est liée au coût du renouvelable financé par la fameuse taxe TICFE (Taxe intérieure sur la consommation finale d'électricité) qui pesait 1,6 milliard (CSPE) en 2009 et pèse maintenant environ 8 milliards d’euros par an…
Donc si on ne veut pas payer encore plus cher notre électricité (surtout que les besoins vont augmenter avec le déploiement de la voiture électrique), nous avons intérêt à demander aux candidats - notamment ceux qui proposent la sortie du nucléaire - comment ils financent tout cela. 460 milliards en 20 ans ça fait plus de 20 milliards d’euros à trouver par an… Ce sera très instructif !