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JO 2024 : le choix du chinois Alibaba comme sponsor officiel du CIO fait polémique

Les JO et paralympiques de Paris 2024 se tiendront dans la région parisienne à l'été 2024. Les JO et paralympiques de Paris 2024 se tiendront dans la région parisienne à l'été 2024. [© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP]

Alors que le géant chinois du commerce en ligne Alibaba fait partie de la quinzaine de «top sponsors» du CIO en vue des JO de Paris 2024, beaucoup s'inquiètent de voir le groupe avoir accès à des données sensibles. Dans l'ombre, les organisateurs craignent des attaques liées à la cybercriminalité.

Il est en effet prévu que le fichier des personnes accréditées, qui comprend des dizaines de milliers de coordonnées, soit abrité par le cloud Alibaba. Y compris des données des autorités, comme celles de policiers par exemple. Une ineptie pour certains à l'heure où toutes les inquiétudes sont tournées vers la sécurisation des JO contre la cybercriminalité.

«Il y a bien un problème Alibaba»

«On se bat et on explique que pour des raisons de sécurité, y compris de données personnelles, ce n'est pas possible», a d'ailleurs fait savoir Guillaume Poupard, le directeur général de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi), reconnaissant le mois dernier qu'il y avait «bagarre» autour de cette question au cœur de l'organisation de cet événement.

«C'est un sujet assez compliqué», avait déjà assuré Ziad Khouri, le préfet coordinateur pour la sécurité des JO de Paris 2024, en septembre. «Il va falloir l'approfondir très rapidement avec le monde olympique, pour voir un peu comment on fait en fonction de toutes les contraintes», avait alors ajouté ce préfet qui dépend du ministère de l'Intérieur.

«Oui, il y a bien un problème Alibaba», avait même reconnu un conseiller ministériel, ne répondant à aucune interrogation supplémentaire. Interrogé à ce sujet, le secrétariat d'Etat au numérique Cédric O avait quant à lui renvoyé «à la délégation interministérielle aux JO» qui «ne veut pas en parler pour l'instant».

«Compliqué d'écarter un partenaire»

Mais le problème reste entier, puisque «c'est très compliqué pour un comité d'organisation d'écarter un partenaire du CIO», avait souligné mi-septembre Thomas Collomb, le directeur délégué sécurité du Comité d'organisation des JO (Cojo), sauf selon lui «à ce qu'il y ait des pressions étatiques très fortes». Ce qui n'a pas été communiqué à ce stade.

Pour autant, le Cojo se veut rassurant et assure que toutes les données seront protégées par le RGPD (règlement général sur la protection des données) et que «toutes les données seront hébergées en Europe». Pour le garantir, il vient même de nommer un «Data Protection Officer (DPO)» pour veiller au bon respect de cette réglementation, se disant «intransigeant» sur le sujet.

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