Quelques heures seulement après la prise de parole d'Alain Schmitt, la judokate Margaux Pinot a convoqué ce jeudi 2 décembre au soir une conférence de presse pour donner elle aussi sa version des faits dans l'affaire dans laquelle elle accuse son entraîneur et compagnon de violences conjugales.
Face à la presse, la championne olympique de 27 ans est apparue le visage tuméfié, mais visiblement déterminée à livrer sa vérité.
«Les faits se sont déroulés dans la nuit de samedi à dimanche, je rentrais d'un restaurant avec des amis, il était convenu qu'on se retrouve avec Alain. Il est arrivé plus tard, vers 2h du matin, alcoolisé. Je lui ai fait la remarque qu'il était tard», a-t-elle commencé par déclarer.
«Je suis allée me coucher, il m'a rejoint en me disant : "pas la peine de m'emmener à l'aéroport demain". Il s'est levé deux minutes après, et s'est rhabillé. Il a commencé à me dire qu'il allait rentrer chez lui. Je lui ai dit : "d'accord, pas la peine de rester." Il a commencé à tenir des propos méchants, violents, en me disant que ma carrière était foutue, que j'étais débile», a-t-elle poursuivi.
«Je me suis bouchée les oreilles, j'ai l'habitude d'entendre ce genre de propos de sa part. Il s'est approché du lit, je l'ai repoussé. Il m'a pris par les cheveux et m'a mise sur le sol», a-t-elle encore dit.
«Des coups de poing des deux mains»
Toujours selon ses déclarations, lors de cette soirée, la violence de l'homme serait alors devenue incontrôlable. «J'étais sur le dos, il s'est mis sur moi et m'a mis des coups de poings des deux mains. J'ai essayé de l'arrêter (...) J'ai cru que j'allais y laisser ma vie. Ses coups ont été nombreux, je n'avais jamais fait face à une violence comme ça», a assuré Margaux Pinot.
Jugé en comparution immédiate mardi, Alain Schmitt avait été remis en liberté par le tribunal correctionnel la nuit suivante quand bien même, lors du procès, le ministère public avait dénoncé «des violences très graves, même pour un primo-délinquant», de la part du compagnon de la jeune femme et avait requis à un an de prison avec sursis à son encontre. Mais le tribunal l'avait finalement relaxé, estimant ne pas avoir «suffisamment d'éléments» pour le condamner.
Une décision qualifiée de «stupéfiante» par l'avocat de Margaux Pinot, Me Rachid Madid, qui a lui aussi pris la parole lors de la conférence de presse. Alors que sa cliente et lui ont fait appel de la décision, espérant «faire éclater la vérité», Alain Schmitt continue lui de nier les accusations de violences conjugales et donc de l'avoir frappée, fustigeant au passage «un lynchage médiatique».