Le cinéma au service de la prévention. Sidaction lance, ce 1er décembre, journée mondiale de lutte contre le sida, une campagne de prévention inventive et revisite les scènes d’amour de films cultes « pour les rendre plus responsables et pédagogues », et inciter les jeunes à porter des préservatifs.
Alors que la jeunesse entenden peu parler du VIH, rappelle l’association, et que seulement 34 % d'entre eux étant sexuellement actifs déclarent avoir utilisé systématiquement un préservatif lors d’un rapport sexuel, selon un sondage Ifop pour Sidaction, l’association a voulu s’appuyer sur les films et séries cultes pour les sensibiliser.
Et pour cause, au cinéma, le port du préservatif n’est jamais mis en avant. « Que ce soit en ligne ou en salle, les jeunes n'ont jamais eu autant accès à des films et des séries. Or dans les inoubliables et mythiques scènes de sexe, on ne voit presque jamais les personnages utiliser un préservatif ou un autre moyen de prévention. Pourtant, c'est la seule manière de se protéger efficacement contre le virus », souligne Sidaction dans un communiqué.
De nouvelles séquences pédagogues
L’association a donc eu la bonne idée de repenser les scènes de sexe mythiques, de «Titanic» à «Cinquante nuances de Grey», en passant par «Ghost» ou «Le loup de wall street», en rappelant un geste essentiel : le port du préservatif. Elle a alors imaginé à quoi aurait pu ressembler ces séquences bien connues du grand public, si les acteurs avaient pris le temps de chercher une protection, geste incontournable pour lutter contre la transmission du VIH.
Baptisée Unforgettables, cette campagne et son site dédié invite ainsi les internautes à associer ces scènes oubliées aux films dans lesquels elles auraient dû apparaître, en s'appuyant sur des indices. Un jeu à visée évidemment préventive, comme le souligne l’association : « Et quand tu «joues» dans la vraie vie, c’est encore plus simple, il n’y a qu’une règle : protège-toi ».
L'éducation sexuelle : une priorité
L’association rappelle en effet que 13% des nouvelles découvertes de séropositivité concernent les jeunes de moins de 25 ans selon les chiffres de Santé Publique France. « Un chiffre qui malheureusement ne baisse pas depuis plusieurs années » poursuit-elle, faisant de l’éducation sexuelle des jeunes une priorité. Si la prévention est un levier pour y remédier, l’association insiste dans sa communication sur l’urgence « de mettre en place une éducation complète à la sexualité en contexte scolaire et dans les structures recevant des adolescent.e.s et des jeunes non scolarisé.e.s. ».
Une éducation sexuelle qui doit selon elle aborder tous les sujets - « la découverte de son corps, le consentement, les infections sexuellement transmissibles, l’incitation au dépistage, la variété des moyens de prévention, l’orientations sexuelles » - et permettre ainsi « aux jeunes d’en parler entre eux » et d’« ouvrir le dialogue » conclut Florence Thune, directrice générale de Sidaction.