Deux députés corses ont réclamé ce samedi l'ouverture d'un dialogue autour de l'autonomie de l'île, à l'image de ce qui a été proposé en Guadeloupe où le gouvernement s'est dit «prêt» à évoquer la question.
Jean-Félix Acquaviva, député de Haute-Corse, a lancé samedi dans un communiqué un «appel solennel à un processus similaire en Corse» à celui proposé à la Guadeloupe.
«Le gouvernement est donc prêt à parler de l'autonomie de la Guadeloupe comme une des solutions structurelles à apporter à cette crise. Il a fallu des violences, des nuits d’émeutes pour arriver à cette évidence. Cela ne manque pas d'interpeller», s’est-il ému, rappelant qu'en Corse «cela fait des années que le suffrage universel est clair et limpide sur ces questions en permettant à une large majorité de Corses de se déterminer de manière réitérée pour une autonomie législative de plein droit et de plein exercice».
«Aller dans le sens de l'histoire»
De son côté, le parti politique Femu a Corsica a appelé l'Etat à «aller dans le sens de l'histoire en installant un processus politique nouveau en Corse, tournant le dos aux vieux démons du centralisme exacerbé, voire d'une attitude coloniale», a ajouté celui qui est également secrétaire national du parti du président du Conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni.
De son côté, le député autonomiste de Corse-du-Sud Paul-André Colombiani a déclaré sur ses réseaux sociaux que l'Etat ne pouvait plus «ignorer» le dialogue que demandent la Corse et les nationalistes, majoritaires sur l'île.
Qu’en est-il de la Corse où ns ne cessons d’amorcer le dialogue et de faire part de ns revendications de manière démocratique ? Où ns travaillons pour faire évoluer notre statut ? Où les nationalistes sont majoritaires ?
L’état ne peut + ns ignorer.@SebLecornu @EmmanuelMacron https://t.co/yHGVJDKnFU— Paul-André Colombani (@pacolombani) November 27, 2021
En 2014, au terme de quatre décennies de lutte armée marquées par de nombreux attentats, le Front de Libération de la Corse (FLNC) avait annoncé déposer les armes.
Depuis, les nationalistes ont remporté plusieurs scrutins importants et se sont imposés comme le courant politique majoritaire dans l’île, notamment lors des élections territoriales de juin.