En déplacement ce lundi à Amiens (Somme), le président français Emmanuel Macron doit annoncer la création d'une annexe de la Bibliothèque nationale de France mais également parler des services de santé, des liaisons fluviales et ferroviaires.
Le chef de l'Etat retrouve sa ville natale et a également abordé l'actualité nationale, et plus précisément la situation en Guadeloupe. La visite sur le site de Whirlpool a en outre été particulièrement scrutée. Emmanuel Macron s'y était rendu à plusieurs reprises depuis 2017, assurant à chaque fois que le site pouvait repartir.
WHIRLPOOL
Lundi matin, le président français a tout d'abord rencontré des anciens du groupe Whirlpool, dans un café du centre-ville. «On s'est parfois fait avoir collectivement», a déclaré le chef de l’Etat, revenant sur les trois plans de licenciements connus par l’entreprise, depuis 2017, après les échecs des deux repreneurs.
L'usine de sèche-linges avait fermé définitivement en juin 2018. Le premier repreneur WN avait connu une liquidation un an et demi plus tard et le second, Ageco, avait connu le même sort.
«Ça montre que malheureusement la bonne volonté ne suffit pas. On s'est parfois fait prendre pour des imbéciles. On s'est parfois fait avoir collectivement», a affirmé Emmanuel Macron.
La rencontre de ce lundi matin, avec neuf anciens de Whirlpool dont quatre ex-syndicalistes, a été dévoilée sur Twitter par François Ruffin, le député LFI de la Somme. «Il a fallu insister très fort» pour cette rencontre, a déclaré le député LFI sur France Bleu Picardie.
"Rendez-vous avec moi au plus tard dans un an", promettait Emmanuel Macron aux Whirlpool, le 22 novembre 2019. Deux ans se sont écoulés. Ce lundi matin, il revient à Amiens. Passera-t-il sur le site rencontrer les anciens salariés, trois fois licenciés ?
(Spoiler : non.) pic.twitter.com/T8eXDc30Fy— François Ruffin (@Francois_Ruffin) November 19, 2021
En 2017 dans l'entre-deux tours, l'usine de Whirlpool était devenue un enjeu politique, après un duel-surprise sur place entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, tous deux promettant de sauver les emplois.
Nouvelle annexe pour la BNF
La visite du président est également l'occasion pour lui d'annoncer le nouveau conservatoire national de la presse de la Bibliothèque nationale de France (BNF), qui devrait ouvrir ses portes en 2027, a rapporté France 3.
Le terrain de 6.3 hectares doit également recevoir le centre de conservation des collections. Les coûts de l’opération sont estimés entre 70 et 90 millions d’euros.
[ #Attractivité ] La Bibliothèque Nationale de France (BnF) choisit Amiens pour implanter son conservatoire national de la presse et son centre de conservation des collections
Lire le communiqué https://t.co/BYxipBzXnW
© @laBnF @hautsdefrance @Somme_fr pic.twitter.com/Amm20coyem— Amiens & Métropole (@AmiensMetropole) November 18, 2021
Un bâtiment de 15.000 m2 doit être construit pour héberger une collection qui compte 247.000 journaux dont le plus ancien est daté de 1631 (La Gazette de Théophraste).
Amiens a été retenu parmi les 72 villes candidates, notamment pour sa proximité de la capitale. Son projet «intègre une proposition culturelle ambitieuse, s’articulant autour de la création d’un Centre d’Interprétation de la Presse, en lien avec le réseau des Bibliothèques d’Amiens Métropole, et de la promotion de la filière «Arts visuels », dans une approche transversale et originale de la valorisation de la presse écrite», a précisé la BNF dans un communiqué.
Sages-femmes
Les sages-femmes de la clinique Victor Pauchet vont aussi tenter de profiter de la visite du président pour le rencontrer. Elles sont en grève depuis le 22 octobre et la maternité de leur établissement est fermé depuis jeudi soir, a rapporté France Bleu Picardie.
Cela veut dire que plus aucune femme ne peut accoucher dans cette clinique privée du sud de la ville. La direction évoque des arrêts maladies et le fait que toutes les sages-femmes de la clinique sont grévistes. Pour elle, la sécurité des patientes n'est plus assurée.
Les sages-femmes, qui réclament une hausse des salaires et des effectifs, dénoncent un «coup de pression» de la part de leur direction. «Nous ne renonçons pas car notre cause est juste et nous avons le soutien de nos consœurs, de nos collègues, du CHU, a confié à la radio régionale Cécile Marton, sage-femme en grève de la clinique Pauchet.
Guadeloupe
Le pensionnaire de l’Elysée a également évoqué la situation en Guadeloupe où des violences se déroulent sur fond de pass sanitaire et vaccination obligatoire. Emmanuel Macron a fait par de la «solidarité» de la nation face à «une situation très explosive» et a demandé «à ne rien céder au mensonge et à la manipulation par certains de cette situation».
Le chef de l'Etat a assuré qu'il y avait en Guadeloupe «une adhésion croissante à la vaccination», malgré l'opposition d'une «toute petite minorité». «On ne peut pas utiliser la santé des Françaises et des Français pour mener des combats politiques» et «il faut que l'ordre public soit maintenu», a-t-il déclaré.