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#MeToo : des élues exigent que le mouvement soit pris en compte par le monde politique

L’hémicycle de l’Assemblée Nationale, à Paris. L’hémicycle de l’Assemblée Nationale, à Paris. [© Christophe ARCHAMBAULT / AFP]

Pas moins de 285 femmes issues du milieu politique ont co-signé une tribune, ce lundi 15 novembre dans Le Monde, afin d'exiger «que le monde politique prenne enfin en compte le mouvement #MeToo». Elles souhaitent «écarter les auteurs de violences sexuelles et sexistes» de la vie politique.

«Nous [...] appelons le monde politique à une réponse d'ampleur aux violences sexuelles et sexistes commises par nos représentants», écrivent-elles dans un texte signé par un certain nombre d'élues, collaboratrices et fonctionnaires de toute la France (avec notamment plusieurs figures franciliennes, à l'instar de Mathilde Viot, Danièle Obono, Alice Coffin, Anne-Claire Boux, Alice Timsit, Audrey Pulvar, Sandrine Charnoz, Raphaëlle Rémy-Leleu ou encore Pauline Rapilly-Ferniot).

Des élus mis en cause et parfois condamnés

Ensemble, elles déplorent que certains élus ne soient pas démis de leur(s) fonction(s), alors qu'ils sont «mis en cause» et parfois même «condamnés pour viol», «pour agression sexuelle», «pour atteinte sexuelle sur mineur» ou encore «pour violences conjugales». Pour elles, «le monde politique doit [...] écarter les auteurs de violences sexuelles et sexistes de ses rangs et faire preuve d'exemplarité dans les désignations».

Et de souligner que trois des candidats déjà déclarés à la course pour l'élection présidentielle de 2022 en font partie. «Cela ne les empêche pas, loin de là, de considérer qu'ils sont dignes d'occuper la magistrature suprême», font savoir les signataires de la tribune, qui appellent à un #MeTooPolitique. «Combien d'élections faudra-t-il avant que les formations politiques prennent leurs responsabilités ?», questionnent-elles.

«Il est urgent d'agir»

Selon elles, il est donc «urgent d'agir», notamment en écartant de la vie politique les élus condamnés, y compris si leur peine n'a pas été assortie de l'inégibilité, en écoutant les femmes politiques «qui dénoncent les insultes sexistes, les mains aux fesses et les "lourds tactiles" qui font pression pour obtenir des faveurs sexuelles» ou encore en œuvrant pour une réelle «libération de l'écoute dans les partis politiques».

Pour ce faire, ces 285 signataires ont rédigé une charte «contre les violences sexistes et sexuelles en politique» et lancé une pétition sur change.org. Dans celle-ci, le collectif demande trois choses : «l'engagement des partis à n'investir aucune personne mise en cause pour violences sexistes ou sexuelles», «l'engagement des personnes habilitées à parrainer à ne donner aucun parrainage à une personne mise en cause pour violences sexistes ou sexuelles», et enfin, «l'engagement des partis à ne pas embaucher une personne mise en cause pour violences sexistes ou sexuelles».

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