Régulièrement, des produits vendus en grandes surfaces font l'objet d'un rappel en raison de la présence possible de Listeria. Cette bactérie peut être à l'origine d'une infection alimentaire appelée listériose potentiellement grave.
La listériose est un mal bien connu des médecins. Cette maladie a en effet été mise en évidence pour la première fois dès 1926. Elle est liée à la bactérie Listeria monocytogenes.
Sur son site, le ministère de la Santé avance que «la contamination humaine par la Listeria monocytogenes (de son nom complet, NDLR) est essentiellement alimentaire (produits laitiers - en particulier les fromages au lait cru - certaines charcuteries, les produits de la mer, les végétaux)».
«La bactérie peut contaminer tous les stades de la chaîne alimentaire en colonisant les sites de fabrication des aliments. Comme elle est sensible à la chaleur, elle est en principe absente des aliments cuits et des conserves, sauf si une contamination intervient après la cuisson», y est-il précisé encore.
Mais «du fait de son aptitude à se multiplier à basse température, la Listeria est souvent présente dans les aliments réfrigérés à durée de conservation longue», prend le soin de préciser le ministère de la Santé.
Des infections graves sont possibles
En cas d'infection humaine, la Listeria peut être responsable de complications graves, notamment chez les populations fragiles.
Après une incubation allant de quelques jours à plusieurs semaines (en moyenne une huitaine de jours selon les formes cliniques), la maladie se traduit habituellement par une fièvre plus ou moins élevée, accompagnée de maux de tête et, parfois, de troubles digestifs (nausées, diarrhées, vomissements, etc.).
Dans les faits, la listériose peut se manifester soit par une atteinte du système nerveux central, en provoquant une méningite ou une méningo-encéphalite, soit par une septicémie (présence de la bactérie dans le sang).
La listériose touche surtout les personnes immunodéprimées (personnes atteintes de cancer ou de VIH non traité, patients transplantés, hémodialysés…). Les femmes enceintes, nouveau-nés et personnes âgées forment également une cible de choix.
Chez la femme enceinte, elle peut provoquer un avortement ou un accouchement prématuré mais peut aussi être responsable d’une infection néo-natale (infection à la naissance d’un nouveau-né).
Le diagnostic de l’infection à Listeria peut être établi grâce à des analyses médicales. La maladie est confirmée après l’isolement de Listeria monocytogenes dans du sang, du placenta, du liquide céphalo-rachidien, notamment.
Enfin, la listériose humaine est une maladie à déclaration obligatoire depuis 1998. Cela veut dire que le médecin ou le laboratoire d’analyses médicales doit informer les autorités sanitaires lorsqu’il détecte un cas de listériose.