Le parquet de Mulhouse a annoncé vendredi 30 septembre, le classement sans suite de l'enquête pour «harcèlement», après le suicide de Dinah, une collégienne de 14 ans.
L'enquête pour harcèlement scolaire dans le suicide de la jeune Dinah, 14 ans, en octobre 2021 à Mulhouse (Haut-Rhin) a été classée sans suite, a annoncé ce vendredi la procureure de la République.
«Pour le parquet, la mort de Dinah n'est pas consécutive à un harcèlement scolaire» contrairement à ce qu'avait affirmé sa famille, a expliqué Edwige Roux-Morizot lors d'une conférence de presse, où elle s'est exprimée avec beaucoup de prudence et de sensibilité.
Après une première tentative de suicide en mars 2021, Dinah, scolarisée en classe de seconde, avait été retrouvée pendue à son domicile familial de Kingersheim, près de Mulhouse, dans la nuit du 4 au 5 octobre.
UNE ENQUÊTE «OBJECTIVE, EXHAUSTIVE, IMPARTIALE ET TRÈS COMPLÈTE»
Le parquet de Mulhouse avait ouvert deux enquêtes pour harcèlement et recherche des causes de la mort. «Il y a eu en effet certaines insultes, mais auxquelles elle répondait sans difficulté, mais il y a eu surtout une souffrance de quitter un groupe qu'elle formait avec un certain nombre d'amies» en classe de 3e, a expliqué la procureure de Mulhouse.
L'enquête menée, «objective, exhaustive, impartiale et très complète» selon Edwige Roux-Morizot, avec au total une centaine de personnes entendues, a dressé un portrait de Dinah comme une «jeune fille brillante, absolument pas isolée», mais avec aussi avec un côté sombre, «une personnalité complexe, avec un déséquilibre psychique», éternellement insatisfaite.
Un recours possible
La famille de Dinah avait porté plainte en novembre 2021 pour «harcèlement», «homicide involontaire» ou encore «incitation au suicide», pour des faits survenus entre 2019 et 2021, quand Dinah était en classe de 4e et de 3e.
L'avocate de la famille de Dinah, qui a «une lecture différente» du dossier, a encore la possibilité de déposer un recours auprès du procureur général ou de déposer une plainte avec constitution de partie civile auprès d'un juge d'instruction. La procureure a précisé ne pas connaître les intentions de la famille pour le moment.