Plus de trois enfants français sur quatre respirent un air pollué et ceux qui sont issus de familles en situation de pauvreté sont généralement plus exposés que les autres. Ce jeudi 14 octobre, l'Unicef et le Réseau Action Climat publient un rapport sur le sujet et formulent leurs recommandations pour lutter contre ce phénomène.
La question est d'autant plus sérieuse que les plus jeunes sont «particulièrement vulnérables» à la pollution atmosphérique, «en raison de l'immaturité de leurs organismes et de la fréquence à laquelle ils respirent», expliquent les deux organisations. En inhalant un air pollué, tous les enfants peuvent contracter des pathologies telles que l'asthme ou les allergies. Si la pauvreté est un facteur aggravant, c'est avant tout parce que «les populations pauvres habitent davantage dans les villes, où le niveau de pollution est plus élevé», précise le rapport.
En France, plus de 3 enfants sur 4 respirent un air pollué.
Retrouvez le rapport et les recommandations « De l'injustice sociale dans l’air : #pauvreté des enfants et #pollution de l’air » avec @RACFrance
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A noter qu'au sein des agglomérations, les enfants issus de familles précaires ne sont pas toujours plus exposés aux polluants que ceux issus de milieux plus favorisés : la situation varie d'une ville à l'autre. Ainsi, les données de l'Unicef et du Réseau Action Climat révèlent que l'exposition au dioxyde d'azote «augmente avec le niveau de défaveur socio-économique» à Lille, mais «l'inverse est observé à Paris».
Reste que «les populations pauvres peuvent plus difficilement se soustraire à des conditions de vie défavorables faute de ressources suffisantes». Des études montrent ainsi que «les zones socio-économiquement défavorisées disposent de moins d'espaces verts, de parcs [...] ou d'autres ressources susceptibles de contrebalancer des conditions de vie moins favorables», pointe le rapport. Résultat : les personnes qui y vivent sont «davantage susceptibles de cumuler plusieurs expositions néfastes».
Voilà pourquoi l'Unicef et le Réseau Action Climat demandent à ce que «la défaveur sociale» soit mieux prise en compte dans les politiques publiques de lutte contre la pollution de l'air. Leur travail recense cinq recommandations en ce sens, parmi lesquelles la nécessité d'«accompagner socialement les changements de mobilité». Sur ce point, les deux organisations proposent d'augmenter le fonds vélo de 500 millions d'euros par an et de renforcer la prime à la conversion pour les ménages les plus modestes.
Le rapport souligne également l'importance de prendre davantage en compte les enfants «dans l'élaboration des politiques de santé environnementale». Cela passe, entre autres, par le renforcement des «exigences applicables aux établissements» accueillant les plus jeunes. Autant de mesures visant à soustraire ces petits Français à une «double peine» : une vulnérabilité accrue à la pollution de l'air due à leur jeune âge, «exacerbée par leur statut socio-économique».