Le ministère de l'Intérieur va tester un dispositif qui permettra aux forces de l'ordre de recueillir chez autrui la plainte de victimes de violences conjugales ne souhaitant pas, par «peur», se rendre dans un commissariat, a annoncé ce mardi 12 octobre Gérald Darmanin.
Ainsi, le ministre de l'Intérieur va, avec la ministre délégué Marlène Schiappa, lancer une expérimentation «qui permettra dans certains départements que les policiers et gendarmes se déplacent» pour recueillir des plaintes, a-t-il indiqué devant la commission des lois de l'Assemblée nationale.
«Si vous êtes une femme violentée et que vous avez choisi d'être chez votre assistante sociale, votre amie, votre maman, à la mairie et que vous avez peur du commissariat, alors les forces de l'ordre pourront se déplacer», a-t-il poursuivi.
Interrogé sur le sujet après une manifestation dimanche dernier devant le commissariat de Montpellier, pour dénoncer la mauvaise prise en charge des victimes d'agressions sexuelles, Gérald Darmanin a reconnu que l'accueil des victimes de violences pouvait «très certainement s'améliorer».
La liste des départements concernés par l'expérimentation sera déterminée «dans les prochains jours», a précisé l'entourage du ministre de l'Intérieur.
A noter qu'au-delà du domicile, le dépôt de plainte dans les services d'urgence des hôpitaux, mis en place dans le cadre du Grenelle des violences conjugales, est déjà expérimenté, notamment dans des établissements du Tarn-et-Garonne, et devrait être étendu à l'ensemble du territoire.