Le journaliste Taha Bouhafs a été condamné à 1.500€ euros d'amende ce 28 septembre pour avoir qualifié la syndicaliste policière Linda Kebbab «d'arabe de service», l'an dernier sur Twitter.
Le tribunal correctionnel de Paris l'a rendu coupable d'injures raciales. En plus de son amende, Taha Bouhafs devra payer 2.000 euros de dommages et intérêts à Linda Kebbab. La déléguée syndicale d'Unité SGP Police a annoncé sur Twitter qu'elle reverserait cet argent à des oeuvres sociales pour des familles de policiers.
Tout n’est pas perdu pour la lutte contre les discours haineux.
Les mensonges déshonorants de Taha Bouhafs à mon encontre ne lui permettent plus de cacher qu’il est bien un RACISTE. La Justice vient de le condamner pour injure raciste.
2000€ de dommages que je n’avais pas— Linda Kebbab (@LindaKebbab) September 28, 2021
Taha Bouhafs devra également verser un euro à la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme, partie civile. L'avocat du journaliste, Maître Arié Alimi, a déjà déclaré qu'il ferait appel.
L'affaire Adama Traoré en toile de fond
Les faits pour lesquels Taha Bouhafs est condamné remontent à juin 2020. Linda Kebbab, invitée sur franceinfo, s'était exprimée sur les manifestations contre les violences policières organisée par des proches d'Adama Traoré, jeune homme noir mort en 2016 après avoir été arrêté par les forces de l'ordre.
Elle avait affirmé que le décès d'Adama Traoré n'avait «absolument rien à voir» avec celui de l'Américain George Floyd, mort étouffé pendant son interpellation. Taha Bouhafs avait alors commenté ces propos, en détournant l'acronyme ADS (adjoint de sécurité) pour qualifier Linda Kebbab d'«arabe de service». Le tweet a été supprimé quelques minutes plus tard.
«Arabe de service est une formule qui consiste à désigner une posture politique», s'est défendu Taha Bouhafs à l'audience. «On assiste à une tentative de renversement de la définition du racisme, on essaie de retourner la définition contre les anti-racistes», a-t-il expliqué à l'Agence France-Presse (AFP). Ses justifications n'ont pas suffi, puisque le tribunal a estimé qu'il s'était «volontairement fondé sur l'origine de Linda Kebbab à laquelle il l'a réduite, pour l'assigner à une place peu valorisante, voire dégrandante.»