La mairie de Val-de-Reuil, dans l'Eure, a été envahie par plusieurs dizaines de personnes ce samedi 11 septembre. Le maire a été pris à partie et enfariné.
Marc-Antoine Jamet, à la tête de la ville depuis 2001, décrit «des scènes de chaos», avec «une trentaine» de personnes qui, alors que plusieurs mariages sont en cours, invectivent les employés de la mairie, cassent la porte de la salle du conseil, et provoquent même le «malaise» du fils d'un marié.
Scènes de chaos à la mairie @valdereuil_info. Sans doute le moment le plus hallucinant ! La majorité des assiégeants sont restés dans le hall. Au 1er une trentaine casse la porte de la salle du conseil (par terre) et le marié panique : son fils vient de faire un malaise. pic.twitter.com/u4Cu9Uq1VC
— Marc-Antoine JAMET (@MA_Jamet) September 11, 2021
Une adjointe au maire, Fadilla Benamara, a été directement prise à partie. Elle souffre d'hématomes et restait, plusieurs heures après les événements, encore très choquée. «Ce qu'ils ont fait est minable, et inacceptable !», a-t-elle réagit auprès de France 3.
Protégeant des mariés inquiets des 150 couillons excités assiégeant la mairie de @valdereuil_info, un type me jette un paquet de farine en détalant. On me trouve calme. Que faire? Autour de moi un commandant d’Evreux, 4 policiers de VdR, 2 de Vernon. En tout et pour tout! pic.twitter.com/orCe4CpO5E
— Marc-Antoine JAMET (@MA_Jamet) September 11, 2021
Les individus, dont la plupart ne sont pas des habitants de la commune, s'étaient réunis à l'appel de la Ligue de Défense Noire Africaine, qui organisait une manifestation non autorisée devant l'Hôtel de ville. Le point d'orgue d'une semaine de tensions entre communautés.
Une simple bagarre d'enfants à l'origine
Tout a commencé le dimanche 5 septembre, quand deux enfants, l'un d'origine kurde, l'autre d'origine sénégalaise, se sont bagarrés. Les parents en sont ensuite venus aux mains, et la petite altercation a terminé en bataille rangée entre plusieurs dizaines de personnes, conduisant le père kurde à l'hôpital et l'autre au poste de police.
Dans la semaine qui a suivi, plusieurs événements ont fait monter la tension. Dans un premier temps, des membres de la communauté kurde ont cherché à se venger. Puis mardi, le PKK (Parti des travailleurs kurdes), a organisé une manifestation non-autorisée, lors de laquelle «des injures, des insultes, des menaces, purement des provocations racistes» ont été proférées, selon le maire, qui dénonce également la récupération des faits par le Rassemblement national, qui n'a fait que mettre de l'huile sur le feu.
Invité ce lundi matin de la Matinale CNEWS, Marc-Antoine Jamet a assuré que «c'est la première fois [qu'il voit] ça en vingt ans». «C'est grave car ce sont les symboles de la République» qui sont attaqués.