Début septembre, un spot publicitaire montrait des coureurs se faire flasher par un radar parisien, supposément calibré pour se déclencher au-dessus des 30 km/h depuis la nouvelle limitation de vitesse mise en place dans les rues de la capitale. Mais est-ce vraiment possible ?
De nombreux médias, dont CNEWS, avaient relayé l'«exploit» de ces coureurs, parmi lesquels on pouvait reconnaître Léna Kandissounon (championne de France du 800 mètres) ou encore Quentin Malriq (champion de France espoir du 1.500 mètres), tant cela paraissait crédible, images à l'appui.
DISTANCE, un concept-store parisien spécialisé dans le running, est à l'origine de cette vidéo promotionnelle réalisée par l'agence de communication BETC Paris.
Pour autant, même si l'on voit distinctement le radar activer son flash au moment où les coureurs sprintent devant lui, une part de doute subsistait.
LES RADARS UNIQUEMENT SENSIBLES AUX SURFACES MÉTALLIQUES ?
Interrogé par CheckNews, la Délégation à la sécurité routière (DSR) s'est montrée pour le moins dubitative : «Il y a moins d’une dizaine de radars dans Paris, et aucun d’entre eux, comme aucun de ceux installés en France, ne peut flasher de piétons».
Pourquoi ? «C’est une question de paramétrage», affirme-t-on à la DSR. Les radars «ne peuvent se déclencher qu’au passage d’une surface métallique, donc les vélos, les deux-roues, voitures et plus.»
La campagne publicitaire de DISTANCE mettait également en scène des photos supposément prises par le radar. L'organisme chargé de la sécurité routière suspecte fortement ces clichés d'être des faux.
D'une part, parce que la photo prise par un radar n'est jamais envoyée à l'auteur de l'excès de vitesse. D'autre part, parce que le flash des radars ne sert qu'à photographier la plaque d'immatriculation du véhicule en infraction et ne permet pas d'obtenir une si bonne qualité d'image.