Réduire la vitesse en ville, un argument écologique ? Pas pour la mairie de Paris, qui met surtout en avant la sécurité des piétons et la diminution du bruit dans la capitale au moment d'appliquer la mesure ce 30 août. Pour autant, la question se pose.
En effet, dans une interview au JDD ce 29 août, David Belliard, adjoint parisien chargé des mobilités, de la voirie et de la transformation de l'espace public (Europe Ecologie - Les Verts), assure que la mesure devrait fluidifier le trafic. Or, les bouchons causent des décélérations et des accélérations. Ces dernières sont le moment le plus «dangereux, le plus bruyant et le plus polluant», d'après lui.
Mais tous ne sont pas forcément de cet avis. Interrogé par France Bleu, le directeur général de l'association Respire, Tony Renucci, a expliqué qu'en dessous de 50km/h, les moteurs thermiques ne sont plus optimisés. Par conséquent, «plus on roule lentement et plus il y a de pollution». D'après plusieurs études, cette déclaration est correcte lorsqu'il s'agit de vitesse moyenne, sans prendre en compte les phases d'accélérations et de décélérations.
Scientifiquement, il est difficile de prévoir l'impact exact de cette mesure sur la qualité de l'air. Et c'est certainement pour cette raison que la mairie de Paris n'axe pas sa communication sur ce sujet. En effet, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) avait compilé plusieurs études internationales sur la question en 2014. Or, dans les zones urbaines, aucune conclusion n'avait véritablement pu être tirée.
«Contrairement aux axes rapides, aucune tendance sur les concentrations ou les émissions ne semble se dégager. Les résultats des études réalisées sur les aménagements urbains présentent des variations importantes en fonction des scénarios choisis ou des typologies de zones», peut-on lire dans le rapport. Face à des scientifiques dubitatifs, il faudra donc attendre le moyen terme pour savoir si la mesure aura un impact bénéfique ou non sur la pollution dans la capitale française.