L'engouement pour les tests de dépistage du Covid-19 était déjà là mais avec l'extension du pass sanitaire, notamment aux cinémas, restaurants et certains centres commerciaux, la demande s'est emballée. Ce faisant, le budget de la Sécurité sociale dédié aurait littéralement explosé. Et même encore plus à l'approche de la mi-octobre, échéance à laquelle ils ne seront plus remboursés.
D’après la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et de statistiques (Drees) du ministère des Solidarités et de la Santé, 112,6 millions de tests ont ainsi été effectués lors de la période s’étalant du 1er mars 2020 au 1er aout 2021, dont 80 millions de tests PCR.
Des chiffres qui donnent le tournis quand on sait qu’un test PCR coûte près de 44 euros et un test antigénique est accessible au prix de 25 euros. Et encore : ces prix étaient bien plus élevés au début de la pandémie de Covid-19. Les prix des tests ont en effet déjà subi deux baisses de tarifs successives, en décembre 2020 et au 1er juin 2021. A titre de comparaison, un test PCR était ainsi facturé 73,5 euros à l’automne 2020, soit près de 30 euros de plus qu’aujourd’hui.
Dans ce contexte, il est donc difficile de faire une estimation exacte sur le coût supporté par la Caisse Nationale de l’Assurance Maladie (Cnam), qui prend en charge le coût de ces tests les rendant «gratuits» pour le grand public. A noter également que l’organisme prenait en charge le coût des tests pour l’ensemble des voyageurs arrivant sur le sol français jusqu’au 7 juillet dernier.
Un budget qui explose en 2021
Anticipant une demande forte, la Sécurité sociale avait quoi qu'il en soit budgété 4,9 milliards d’euros pour la prise en charge de ces dépistages en 2021, soit deux fois plus qu’en 2020. Un budget déjà astronomique et dont tout porte à croire qu'il sera dépassé au regard des circonstances actuelles. Le montant précis ne devrait toutefois être connu qu'à l'arrêt des comptes.
Reste que le 16 juin dernier, bien avant la mise en place élargie du pass sanitaire, le directeur de la CNAM, Thomas Fatôme, a déjà donné quelques pistes. Au micro de Radio Classique, ce dernier estimait ainsi que la facture s’élevait déjà entre 100 et 120 millions d’euros par semaine pour son organisme. A l’époque, deux millions de tests étaient effectués en moyenne par semaine contre plus de 5,7 millions aujourd’hui, selon les données fournies par le Drees lors de la semaine du 9 au 15 août.
Au total, le budget de la Sécurité sociale pour les frais de dépistages cette année pourraient donc déjà dépasser les 5,5 milliards d’euros selon les premières estimations parues dans la presse.