Des perquisitions ont été menées mercredi 18 août dans les locaux de l’hôtel de ville de Cholet (Maine-et-Loire), apprend-on ce jeudi de sources concordantes. Elles ont été réalisées dans le cadre de trois enquêtes préliminaires portant, notamment, sur des suspicions de détournement de fonds publics et favoritisme.
Concrètement, la justice soupçonne des membres du conseil municipal d'avoir reçu des indemnités de fonction bien plus importantes que prévu.
Le procureur de la République a été saisi à ce sujet par l'association anticorruption Anticor. Selon elle, le maire Gilles Bourdouleix (divers droite) et ses conseillers auraient en effet dépassé de plus de 18.000 euros par mois l'enveloppe d'indemnités qui leur est attribuée. Dans la mesure où ce montage durerait depuis 2014, l'excédent atteindrait au total 1,5 million d'euros.
Dans le cadre de l'enquête, la police judiciaire d'Angers est notamment à la recherche de mails ou de fichiers qui confirmeraient ou infirmeraient les faits visés, précise Le Courrier de l'Ouest. «Des documents ont été saisis, et des fonctionnaires déjà entendus», a de son côté indiqué à France 3 le procureur de la République.
Ces irrégularités financières supposées ont été relevées par l'opposition lors de l'installation du nouveau conseil municipal en juillet 2020. Elle avait alors saisi le Tribunal administratif de Nantes.
A noter que ces perquisitions se déroulent alors que la ville de Cholet est actuellement dépourvue de maire. Le scrutin de 2020, qui avait réélu Gilles Bourdouleix, a en effet été annulé le mois dernier par le Conseil d'Etat.
Dans sa décision, rendue le 20 juillet, la plus haute juridiction administrative du pays dit avoir relevé le «caractère irrégulier de l'accueil» au second tour sur sa liste d'anciens colistiers d'une liste concurrente par Anne Hardy (DVG), la principale adversaire du maire sortant, Gilles Bourdouleix (DVD).