Dans l'Oise, 3.000 renards pourraient être abattus d'ici le printemps prochain. La préfecture a en tout cas lancé une consultation publique en ce sens, dans le cadre d'un projet d'arrêté visant à «réguler» la population de ces petits mammifères. Les associations de défense des animaux comptent attaquer le texte.
Christophe Coret, le président d'AVES France (Agir pour le vivant et les espèces sauvages), dénonce un «massacre» auprès du Parisien. Il explique que son association, épaulée par d'autres, avait déjà fait annuler un premier arrêté préfectoral, publié le 23 juillet dernier.
Oise jusqu’au 23 août 2021 : consultation publique sur l’abattage de 3000 renards par tirs de nuit https://t.co/lmn9NeC9W0
— AVES France (@aves_france) August 5, 2021
A l'époque, le texte autorisait le «prélèvement» de 1.370 renards dans huit secteurs du département. Pour le faire annuler, les associations ont montré que la procédure de mise en application n'avait pas été respectée. «Il s'est avéré qu'il n'y avait pas eu de consultation publique mais un simple affichage en mairie, détaille Christophe Coret. Ce n'est pas légal».
Cette bataille remportée, AVES France a eu la mauvaise surprise de voir la préfecture proposer un nouvel arrêté encore plus ambitieux que le premier. Désormais 15 secteurs sont concernés au lieu de 8, et 3.000 renards sont visés, contre 1.370 dans le premier texte. Sans compter que, cette fois-ci, la préfecture a opéré dans les règles de l'art, en organisant une consultation publique.
«Dans la mesure où la population de renards est importante sur le département, il convient de réguler cette espèce dans le cadre de la lutte sanitaire contre l'échinococcose alvéolaire (7% d'animaux porteurs selon une étude ELIZ sur l'Oise), la leptospirose et la gale», justifient les autorités locales dans leur projet d'arrêté.
La préfecture prévoit de désigner 15 chasseurs, appelés «lieutenants de louveterie», pour se charger de l'abattage de ces animaux. Chacun aura la responsabilité de tuer 200 individus dans son secteur, d'ici le 31 mars 2022. Techniquement, cet arrêté préfectoral pourra prendre effet dès la fin de la consultation, fixée au 23 août. Mais les associations n'ont pas dit leur dernier mot : «Nous attaquerons au tribunal administratif d'Amiens», promet Christophe Coret.