«Vive le sport collectif ! Vive l'EPS», a écrit sur Twitter Jean-Michel Blanquer, samedi 7 août. Souhaitant célébrer ainsi la réussite des équipes françaises aux Jeux olympiques de Tokyo, le ministre de l'Education a néanmoins vu son enthousiasme douché par certaines réactions en commentaires. Et notamment celles de deux athlètes médaillés, qui lui ont répondu dès le lendemain.
Dans sa publication, Jean-Michel Blanquer avait intégré un lien vers un article du quotidien suisse Le Temps qui saluait les performances de la délégation française dans les sports collectifs. Un succès qui, selon le ministre, «illustre la qualité de l'enseignement de ces sports à l'école». Il encourage ensuite à saluer «le travail des enseignants d'EPS et la bonne collaboration avec les fédérations».
Vive le sport collectif!
Vive l’EPS!
Le succès de nos @EquipeFRA #BHV illustre la qualité de l’enseignement de ces sports à l’école.
Saluons le travail des enseignants d’EPS et la bonne collaboration avec les fédérations @FranceOlympique https://t.co/3M4xXkMiRN— Jean-Michel Blanquer (@jmblanquer) August 7, 2021
Heureux de voir que l’EPS est considérée sur les RS. Parce que dans la réalité…
Comme le reste de l’enseignement d’ailleurs
Les moyens ne sont pas là … https://t.co/CQZtnzxGmB— Gerard Vincent (@Gerard_Vincent) August 8, 2021
Vous n’avez pas honte ??? Le sport à l’école ? On en fait au minimum à l’école!heureusement que des passionnés sont là en club !!!! Des bénévoles qui donnent tout pour nos jeunes !! Quels sont les moyens donnés au sport scolaire pour faire des champions de demain??
— Maxime Mermoz (@MaximeMermoz1) August 8, 2021
Un tweet qui a fait réagir, jusque parmi les personnes directement concernées. Le basketteur Vincent Poirier, qui vient d'être médaillé d'argent avec l'équipe de France au JO de Tokyo, a répondu : «J'ai quand même rarement fait du basket à l'école mais tranquille». Lorsque plusieurs internautes lui ont fait remarquer qu'ils avaient pratiquer ce sport dans un cadre scolaire l'athlète a enchéri, assurant que «l'école ne forme pas de sportif de haut niveau, les clubs et fédérations, oui. Je ne vois pas en quoi l'EPS a une relation avec des médailles aux JO».
Vincent Gérard, gardien de but de l'équipe de handball française, tout juste médaillée d'or, a exprimé une opinion similaire. «Heureux de voir que l'EPS est considérée sur les RS (réseaux sociaux, ndlr), écrit-il. Parce que dans la réalité... Comme le reste de l'enseignement d'ailleurs. Les moyens ne sont pas là...». De nombreux internautes, se sont montrés en accord avec ces champions olympiques, soulignant l'amplitude horaire réduite accordée au sport à l'école, comparée à celle des autres matières étudiées.
Maxime Mermoz, ancien rugbyman du XV de France, a même fini par interpeller le ministre de l'Education, lui demandant s'il n'avait pas «honte» de tenir de tels propos. Interrogeant avec véhémence le ministre sur «les moyens donnés au sport scolaire pour faire des champions de demain», l'athlète a plutôt salué les efforts de ceux qui font vivre les clubs sportifs. Ces «passionnés» qui, selon lui, «donnent tout pour nos jeunes».
Ce lundi 9 août, le sprinteur Christophe Lemaître, médaillé de bronze en 2016 à Rio et détenteur du record de France du 200 mètres, a enfoncé le clou. Dans un tweet, il a assuré à Jean-Michel Blanquer qu'il ne serait pas là où il en est aujourd'hui s'il avait dû «compté sur la détection en EPS».