Après un an de travaux, la salle d'audience «hors norme» – montée de toutes pièces dans l'ancien Palais de Justice de Paris, pour l'ouverture ce mercredi 8 septembre du procès des attentats du 13 novembre – est prête pour le Jour J.
Construite dans l'actuelle «salle des pas perdus» du Palais de justice de l’Île de la Cité, classée au titre des Monuments historiques, cette toute nouvelle salle d’assises a été conçue «dans le respect du patrimoine» existant dans une immense structure en bois de 45 mètres de long sur 15 mètres de large, montée de toutes pièces.
Au total, elle pourra accueillir jusqu'à 550 personnes. Les autres, c'est-à-dire les parties civiles, les journalistes et le public, pourront suivre les débats depuis une quinzaine de salles disséminées dans tout le palais, en plus de cette salle principale. L'installation de salles de retransmission des débats, d'une régie, d'une web radio à disposition des parties civiles, d'un dispositif d’aide aux victimes mais aussi d'espaces entièrement dédiés à la presse sont en effet prévus.
Des milliers de personnes attendues
Particulièrement médiatisé, ce procès sera tout aussi exceptionnel par le nombre de personnes concernées. Il concerne de fait une dizaine d'accusés, dont 11 comparaissant détenus et 3 libres, ainsi que 1.765 parties civiles assistés par près de 300 avocats. Devant les magistrats de la cour d'assises spéciale, des pupitres en bois dotés de micros permettront à 24 avocats de la défense d'un côté, 42 de la partie civile en face, de plaider.
Voyant les choses en grand, le 19 janvier dernier, le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, avait souhaité que la Justice soit «au rendez-vous de ces procès hors norme afin qu’ils se tiennent dans les meilleures conditions qui soient pour l’ensemble des parties». Et d'ajouter à ce sujet que «l’investissement» de son ministère était «totalement à la hauteur de cet enjeu».
A noter enfin que si cette salle pourra accueillir d'autres grands procès à venir, comme le soulignait le Garde des Sceaux à l'annonce de sa création, elle n'a pas vocation à être utilisée de façon pérenne pour autant. Imaginée pour être provisoire selon le ministère de la Justice, elle devrait en effet quitter le Palais de Justice de l'Île de la Cité, au début de l'année 2023.
Bien qu'éphémère, elle n’en est «pas moins conforme aux exigences fonctionnelles de la tenue d’audiences hors norme», abonde l'institution dans un communiqué, assurant qu'elle sera bien conforme «à la fois en termes de sûreté mais aussi de confort d’usage». Un dispositif spécifique a d'ailleurs été pensé pour accueillir et gérer au mieux «le flux massif de parties civiles, d’accusés, d’avocats et de journalistes».