Tandis que le gouvernement cherche à donner un nouveau souffle à la vaccination anti-Covid, en la rendant obligatoire pour les soignants et en étendant le pass sanitaire, le collectif de 35 citoyens tirés au sort, chargé d'accompagner la campagne, planche toujours sur le sujet. Meilleure communication, diversification des lieux de vaccination... Il a publié mardi de nouvelles recommandations pour booster les injections.
Initié par Emmanuel Macron en novembre dernier, ce groupe de 35 citoyens tirés au sort, qui a démarré ses travaux en janvier, sous l'égide du Conseil économique, social et environnemental (CESE), a été saisi le 8 juillet par le ministre de la Santé Olivier Véran sur certains enjeux précis de la campagne de vaccination anti-Covid (obligation vaccinale, information, incitations et dispositifs d'«aller vers»).
Après s'être réunis les 8, 9 et 10 juillet dernier - puis de nouveau après l'allocution du 12 juillet d'Emmanuel Macron -, les 35 citoyens ont rendu publiques leurs recommandations ce mardi dans un rapport. Ils se sont concentrés principalement sur les manières d'améliorer la communication autour de la vaccination.
Pour «faire circuler des informations claires et transparentes d’une meilleure façon», ils proposent de dépêcher des immunologues sur le terrain, de faire davantage de pédagogie (via par exemple une «soirée spéciale "explications sur les dangers du variant" à la TV»), de trouver un slogan impactant, de faire des quiz sur la vaccination sur les réseaux sociaux, ou encore d'arrêter de mélanger politique et scientifique. Ils suggèrent également d'avoir un oeil particulier sur les jeunes, en créant des spots TV de sensibilisation qui seraient diffusés dans les cantines des collèges, lycées et universités, pendant les récréations, ou en postant des vidéos sur YouTube à destination de ce public.
Le collectif de citoyens tirés au sort juge par ailleurs important de faire communiquer les bonnes personnes. Selon eux, les mieux placées sont les personnels de terrain, notamment ceux qui travaillent dans des services Covid. Ils pourraient parler de leurs «vécus personnels», dans «un discours franc et pédagogue», «sans faire peur aux gens». Pourraient aussi témoigner des personnes souffrant du Covid long. Les 35 citoyens émettent également l'idée d'installer des ambassadeurs de la vaccination, qui pourraient être par exemple des individus en service civique.
Vacciner sur le lieu de travail et dans les universités
Le conseil citoyen s'est aussi penché sur les pistes pour faciliter l'organisation de la vaccination. Pour cela, ils proposent de diversifier les lieux d'injection. Concrètement, ils souhaitent que tous les salariés puissent se faire vacciner sur leur lieu de travail et permettre la vaccination dans les universités (via des camions itinérants).
Des plages horaires de vaccination sans rendez-vous dans les vaccinodromes pourraient également être prévues. La généralisation de l’envoi de courriers de convocations pourrait par ailleurs être selon eux un moyen de pousser les moins motivés vers la vaccination.
Sur les incitations à la vaccination, déjà mises en place dans certains pays, notamment les Etats-Unis, tous les membres du collectif n'y sont pas favorables. Les partisans de cette mesure évoquent différents exemples de récompenses qui pourraient être offertes aux vaccinés : remboursement des frais d'autoroute pour les vacances, gratuité des transports au mois d'août, bons culturels ou alimentaires, ou encore réduction d'impôt.
La mission du collectif citoyen touche bientôt à sa fin. Il doit se réunir une dernière fois à la rentrée, en septembre, pour une session de bilan de ses travaux.