Il a attendu près de cinq ans pour être complètement innocenté. En Côte-d'Or, la justice a prononcé cette semaine un non-lieu général en faveur d'un professeur des écoles de Genlis, près de Dijon, accusé depuis plusieurs années de pédophilie sur une petite fille de 4 ans.
En novembre 2016, la fillette avait raconté avoir été victime d'attouchements et avait désigné cet enseignant qui commençait un remplacement dans son école maternelle.
L'homme, marié et père de famille, avait alors été écroué pendant cinq mois. En mars, 2017, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Dijon avait levé sa mise en examen et l'avait placé sous statut de témoin assisté.
Et s'il est certain que la jeune fille a bien été violée, son agresseur n'était pas Eric P., innocenté par l'analyse ADN du sperme retrouvé dans la culotte de la victime.
Envoyé en prison avec «l'étiquette de pédophile»
Ces analyses avaient mis en évidence qu'une infime tache de sperme retrouvée dans la culotte de la petite victime appartenait à un membre de la lignée paternelle. L'oncle, le grand-père et le père de l'enfant avaient alors tous été placés un temps en garde à vue.
Au micro d'Europe 1, l'homme a expliqué que «malgré les témoignages qui (l)'innocentaient dès le départ, (il avait) tout de suite (été) mis en examen». «Je suis tout de suite envoyé en prison avec l'étiquette de pédophile. C'est vraiment le basculement dans un cauchemar», avait-il déploré.
Sur RTL, l'homme rappelle que ces cinq dernières années à clamer son innocence ont bouleversé sa vie, tant professionnelle que personnelle. «Cinq années à se serrer les coudes avec ma famille, à avoir traversé des moments de prison.
Il n'était pas question que je retrouve un poste devant des enfants. Je retrouvais quand même une vie sociale, active, je travaille, mais le métier pour lequel je m'étais destiné, c'était vraiment une vocation, tout ça c'est tombé à plat, c'est tombé à l'eau», regrette ainsi l'ex-enseignant.
Néanmoins, l'affaire pourrait toutefois ne pas en rester là, une association de protection de l'enfance, qui s'était portée partie civile, ayant manifesté son intention de faire appel.