«Des résultats effrayants». Un automobiliste sur douze (8 %) tient son téléphone à la main en conduisant sur autoroute, selon une étude publiée vendredi par l'Association des sociétés françaises d'autoroutes (AFSA). Un rapport novateur car fondé sur l'observation des conducteurs et non sur leurs déclarations.
Sur 7.400 véhicules observés, 799 conducteurs tenaient «distinctement» un téléphone en main, soit 11 % de l'échantillon, indique l'étude, premier observatoire du téléphone au volant sur autoroute. Cette pratique, interdite par le Code de la route, concernait 8 % des conducteurs de véhicules légers et 14 % des chauffeurs de poids lourds (soit un sur sept).
Pour réaliser cette étude en immersion dans le trafic, des observateurs du Cerema (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement) ont sillonné cinq portions d'autoroute (A1, A7, A10, A13 et A77), représentatives du réseau en termes de densité de trafic, de type de déplacement et de géométrie, entre mai et juin.
Le danger des écrans
Une observation spécifique des chauffeurs de poids lourds sur l'autoroute A1 a montré qu'en plus de ceux tenant leur téléphone en main, 13 % ne regardaient pas la route parce qu'ils consultaient un écran. Au total, un conducteur de camion sur quatre était donc inattentif sur cet itinéraire, selon l'enquête. Résultat : sur un trajet Paris-Lille, «un automobiliste doublera en moyenne 200 chauffeurs de poids lourds» ne regardant pas la route.
Selon un sondage Harris Interactive pour l'ASFA publié en juillet 2020, 31 % des automobilistes interrogés admettaient prendre leur téléphone en main lorsqu'ils conduisent sur l'autoroute. Ils étaient même 42 % à reconnaître envoyer des SMS ou des messages.