La pluie de ces derniers jours est un trompe-l'oeil car les milieux aquatiques français sont en danger. Pour les sauver, la Fédération nationale de la pêche lance un cri d'alerte : il faut d'urgence créer un ministère de l'Eau, «avec des moyens humains et financiers dédiés».
Au 21 juin, 27 départements français étaient déjà concernés par des arrêtés de restrictions d'eau allant de la vigilance à la situation de crise. Pour Claude Roustan, président de la Fédération nationale de la pêche, c'est le signe que la situation «risque de perdurer et de s'aggraver».
Interrogé par franceinfo ce mercredi 30 juin, il décrit les «sources taries, zones humides asséchées, le niveau des rivières en baisse», constatés chaque jour par les pêcheurs du pays. Selon lui, «il n'y a plus assez d'eau ou de débit pour que la vie piscicole se maintienne».
A terme, Claude Roustan prédit un impact sérieux sur la biodiversité. Les espèces risquent d'être contraintes de «coloniser d'autres endroits» et certaines pourraient même disparaître. Il prend l'exemple des truites, dont le métabolisme est perturbé par l'augmentation des températures, de l'air comme de l'eau. La première favorise l'évaporation et la seconde peut leur être fatale puisqu'elles «ne survivent pas au-delà de 25 degrés».
Pour le président de la Fédération nationale de la pêche, il est évident que la problématique de l'eau est devenue trop sérieuse pour dépendre du ministère de la Transition écologique et «ses services décentralisés». Il préconise «une gestion de l'eau économe concertée et équilibrée, un recours aux solutions de stockage de l'eau localement justifiées», «une politique de restauration de la continuité écologique ambitieuse, ainsi qu'une protection forte des zones humides».